En même temps... et pour cause !

Salariés sans patrimoine : chute du revenu
Le niveau de vie des ménages dont le salaire est le seul revenu s'est effondré depuis 20 ans

0,8% d'augmentation - gagnés par la grève - pour les salariés 
Hausse de salaire des patrons français : + 9,8%
et pour les retraites,
une prime de départ équivalente à celle du PDG de Carrefour : 38 millions d'Euros = 250 millions de francs = 25 milliards d'anciens francs...

Ça en fait des postes dans les écoles, NON ?


Et alors ? Ce n'est pas ça "un marché où la concurrence est libre et non faussée" ?

De l'argent, il y en a ! - 1
De l'argent, il y en a ! - 2


Profits records au CAC 40 au premier semestre 2005

Les chiffres qui viennent de tomber sur les profits records, au premier semestre 2005, des 40 entreprises du CAC 40 prouvent bien, s’il en était besoin, que les moyens existent pour relever le pouvoir d’achat. 

Ces 40 groupes ont vu leurs bénéfices grimper de plus de 32%, et ils ont engrangé 41 milliards de plus value. 

On parle déjà, pour ces seules firmes, d’un bénéfice 2005 de l’ordre de 80 milliards. Du jamais vu ! Un record absolu. 

Et encore, 32% d’augmentation est une moyenne. Des groupes font bien mieux et voient leurs profits littéralement exploser : FranceTelecom + 240%; Accor +144%; Arcelor +124%; Renault +54%; Publicis +49%; Vivendi +49%; Total +44%; Bouygues +39%; Lagardère +39%… 

La mise à contribution de ces énormes sommes permettrait de répondre à l’exigence d’une amélioration du pouvoir d’achat des salaires.

Envolée des salaires pour les patrons du CAC 40
http://www.humanite.presse.fr/popup_print.php3?id_article=633679

En moyenne, les patrons du CAC 40 ont bénéficié en 2004 d’une augmentation de 9,8 % de leur rémunération brut. La palme revient au patron d’AGF, Jean-Philippe Thierry, qui voit sa rémunération bondir de 80,3 %, suivi de près par Guy Dolle, PDG d’Arcelor, dont la rétribution explose de 61,4 %. Jean-René Fourtou, le PDG de Vivendi Universal (VU), dont la rémunération a augmenté de + 53 % en 2004, a perçu l’année dernière 3,5 millions d’euros. Mais ce n’est que la moitié de la plus forte rémunération du CAC 40, celle de Lindsay Owen-Jones, patron de L’Oréal, qui a touché en 2004 6,6 millions d’euros. À cela, il convient d’ajouter les stock-options. Par exemple, Lindsay Owen-Jones, outre sa rémunération brut annuelle, est assis sur un magot de 55,5 millions d’euros.

Les salariés sont oubliés

La mise au jour de telles rétributions ne manquera pas d’alimenter le débat déjà vif sur la politique salariale en France. Il y eut d’abord, en février, la publication des bénéfices des grandes entreprises françaises qui ont explosé de près de 50 % en 2004. Puis a éclaté le scandale des conditions de départ en retraite de Daniel Bernard, PDG de Carrefour, qui bénéficiera, pour ses vieux jours, de 40 millions d’euros. Polémique aidant, le gouvernement a évoqué une possible loi obligeant les entreprises à consulter leurs actionnaires sur les éléments complémentaires de rémunération des dirigeants. Mais les salariés sont une nouvelle fois oubliés et l'exaspération, sans surprise, a nourri les défilés du 1er Mai. Les revendications salariales étaient souvent au coeur des slogans. Les personnels de nombreuses branches professionnelles, comme le bâtiment ou la chimie (voir l’Humanité du 2 mai), mais aussi du commerce et des services, ont mis en avant le gel des salaires pratiqué par les directions d’entreprises à tel point que beaucoup parlaient ce week-end du « scandale des salaires ».

Avec une augmentation moyenne de 9,8 % des rémunérations des patrons du CAC 40, le journal les Échos, qui en a publié hier le tableau, voit une décélération. Certes, en 2003, l’augmentation moyen- ne pour ces mêmes patrons était de 14 %. Encore faut-il comparer ces évolutions à celle des salaires dans le pays. Le revenu disponible brut (RDB) de l’ensemble des ménages n’a augmenté que de + 0,3 % en 2003, alors que l’inflation progressait de + 2,1 %. Et si l’on entre dans le détail, on verra qu’en 2003, alors que les salaires des 40 patrons les mieux rémunérés en France progressaient de 14 %, le salaire moyen des personnels des entreprises privées et semi-publiques régressait de 0,3 % (source INSEE).

Les français gagnent moins de 1 800 euros

Autre comparaison : si la rémunération brut annuelle moyenne de ces 40 patrons est de 2,2 millions d’euros, la moitié des Français gagnent moins de 1 400 euros net par mois, et 70 % gagnent moins de 1 800 euros. Autrement dit, les trois quarts de la population vivant en France jonglent avec des bouts de ficelle à chaque fin de mois alors que le gouvernement reste inerte, voire encourage fiscalement les dérapages des gros revenus et patrimoines. Le 18 mars dernier, Gérard Larcher, pour qui ressort de l’évolution des salaires « un bilan plutôt positif », s’est contenté devant la commission de la négociation collective de « veiller à ce que l’obligation annuelle de négocier sur les salaires dans les branches soit respectée » et a renvoyé au 10 juin toute mesure précise en ce sens (à la veille des congés et... après le référendum sur l’Europe).

D’ici là, le gouvernement pourrait méditer sur la nouvelle étude du CERC (Con- naissance de l’emploi, des revenus et des coûts), selon laquelle le niveau de vie des ménages français qui ont leur salaire pour seul revenu s’est effondré depuis vingt ans. L’étude estime que la « condition salariale » est aujourd’hui comparable à ce qu’elle était il y a un demi-siècle...

Hit-parade Toujours plus

Voici le montant, ainsi que la variation en un an, des salaires en millions d’euros des PDG de quelques-unes des entreprises qui font partie du CAC 40. 
Lindsay Owen-Jones, L’Oréal, 6,6 (+ 0,3%) ; 
Jean-René Fourtou, Vivendi Universal, 3,5 (+ 53%) ; 
Maurice Lévy, Publicis, 3,2 (+ 46%) ; 
Serge Tchuruk, Alcatel, 2,8 (+ 23,6%) ; 
Henri de Castries, AXA, 3 (+ 21%) ; 
Jean-François Dehecq, Sanofi, 2,7 (+ 30,5%) ; 
Jean-Louis Beffa, Saint-Gobain, 2,2 (+ 8,1%) ; 
Baudoin Prot, BNP-Paribas, 2,2 (+ 31,2%) ; 
Arnaud Lagardère, Lagardère, 2 (+ 44,5%) ; 
Jean-Philippe Thierry, AGF, 1,6 (+ 80,3%) ; 
Guy Dolle, Arcelor, 1,3 (+ 61,4%) ; 
Jean Laurent, Crédit agricole, 1,2 (+ 9,5%). 

Au total, pour les 40 patrons du CAC 40 l’augmentation moyenne en 2004 est de + 9,8 % et la rémunération annuelle brut moyenne de 2,2 millions d’euros.

 

 

Patrons: hit-parade des salaires 2004

Les rémunérations des PDG des firmes cotées en Bourse "progressent encore mais moins vite", selon "Les Échos"

Selon le "hit parade" du journal économique, le patron le mieux payé reste le PDG de l'Oréal, Lindsay Owen-Jones, qui a gagné 6,596 millions d'euros en 2004 (+ 0,3 % de hausse).

La plus forte hausse, 80,3 %, concerne le PDG des AGF, Jean-Philippe Thierry, qui a encaissé l'an dernier 1,563 million d'euros.

De leur côté, les cogérants de Michelin, Édouard Michelin et René Zingraff, se sont partagé 2,349 millions d'euros, rémunération en baisse de 45 %.

Au total, avec une rémunération brute moyenne de 2,2 millions d'euros, les patrons des plus grandes entreprises françaises, cotées au CAC 40, ont bénéficié en 2004 d'une augmentation de 9,8 %, contre 14 % au titre de 2003.

Si 18 dirigeants du CAC 40 avaient profité d'une augmentation supérieure à 20 % en 2003, ils ne sont plus que 12 en 2004 alors que les bénéfices ont continué de se redresser.

Tous ces chiffres ne prennent cependant pas en compte les stock-options, "qui auront un impact sur le compte de résultats dès cette année avec l'entrée en vigueur des nouvelles marques comptables", note "Les Échos". "Trois patrons sur quatre" se sont vu octroyer des options de souscription ou d'achats d'actions, souligne le quotidien.

FRANCE 2

Salariés sans patrimoine: chute du revenu

Le niveau de vie des ménages dont le salaire est le seul revenu s'est effondré depuis 20 ans

C'est ce qu'affirme une étude de Cerc-Association, selon laquelle la seule "condition salariale", comparée ceux qui disposent d'un patrimoine, est comparable à ce qu'elle était il y a un demi-siècle.

"Les récentes revendications salariales ne sont donc pas le fruit d'une illusion liée à l'annonce de profits boursiers records", souligne l'enquête.

Ces revendications traduisent "la chute considérable de la part des revenus nets d'activité dans le revenu total des ménages", affirme l'auteur de l'étude, Pierre Concialdi, économiste à l'Ires (Institut de recherche économiques et sociales).

Entre 1978 et 2003, la part de ces revenus a ainsi diminué de plus de 14 points, passant de 67% du revenu total des ménages à 52,7%. Selon M. Concialdi, cette chute s'explique principalement par la stagnation du pouvoir d'achat des salaires depuis 25 ans.

Depuis la fin des années 70, les gains de pouvoir d'achat sont en effet  restés "minimes", "de l'ordre de 0,2 à 03%" par an, soit un chiffre "très largement inférieur à l'évolution du niveau de vie moyen en France".

Publié le 28/04 à 19:22

 

La qualification monte, le revenu baisse

 

Cette atonie du pouvoir d'achat du salaire net moyen est "d'autant plus remarquable" que le niveau moyen de qualification de la main d'œuvre salariée n'a pas cessé d'augmenter tout au long de la période.

"A structure de qualification constante, le salaire net moyen a connu une perte de pouvoir d'achat comprise entre 4 et 8% depuis 1978" et cette détérioration a touché tous les salariés, qu'ils travaillent dans le secteur public ou dans le secteur privé, souligne l'étude.

D'après le Cerc-Association, la stagnation des salaires nets reflète en  partie la montée des prélèvements sociaux (cotisations sociales et CSG), mais cette hausse n'est plus compensée par l'évolution des prestations sociales perçues par les ménages.

Depuis 1993, la part des prestations sociales dans le revenu des ménages a en effet diminué, alors que la part des revenus de la propriété dans le revenu  disponible est passée de 10,9% en 1978 à 19,1% en 2003.

"Aujourd'hui, la place des ménages de salarié ou de chômeur dans l'échelle  des niveaux de vie est ainsi comparable à celle qui prévalait au milieu des années 1950", souligne le Cerc-Association. Alors qu'en 1988, le niveau de vie moyen des ménages représentait 3,8 fois celui des allocataires de minima sociaux, cet écart est passé à 4,2 en 2003.

 

Pour un salaire, t'as plus rien
Le niveau de vie des ménages qui ont leur salaire pour seul revenu s'est effondré depuis 20 ans, affirme jeudi une étude du CERC • La "condition salariale" serait aujourd'hui comparable à ce qu'elle était il y a un demi-siècle •

Par Libération.fr (d'après AFP)
jeudi 28 avril 2005 (Liberation.fr - 17:57)

Le niveau de vie des ménages qui ont leur salaire pour seul revenu s'est effondré depuis 20 ans, affirme jeudi une étude du Cerc (Connaissance de l'emploi, des revenus et des coûts), selon lequel la «condition salariale» est aujourd'hui comparable à ce qu'elle était il y a un demi-siècle. «Les récentes revendications salariales ne sont pas le fruit d'une illusion d'optique liée à l'annonce de profits boursiers records», souligne l'étude. Le salaire net moyen «n'a guère connu de progression» du pouvoir d'achat depuis la fin des années 1970.

Au total, sur les 25 dernières années, les gains du pouvoir d'achat sont restés minimes, de l'ordre de 0,2 à 0,3% par an, «largement inférieurs à l'évolution du niveau de vie moyen en France», souligne le Cerc (1). «Cette quasi-stagnation du pouvoir d'achat du salaire net moyen est d'autant plus remarquable que le niveau moyen de qualification de la main-d'oeuvre salariée n'a cessé d'augmenter tout au long de la période», relève l'étude.

A structure de qualification constante, le salaire net moyen a donc connu une perte de pouvoir d'achat comprise entre 4 et 8% depuis 1978, estime le Cerc. Cette détérioration a touché tous les salariés, qu'ils travaillent dans le secteur privé ou dans la Fonction publique.

Au total, le niveau de vie des ménages n'ayant que leur salaire comme revenu a «fortement chuté» depuis 1982. Très rapide dans la première moitié des années 1990, elle a marqué une pause à partir de 1997, avant de reprendre en 2002 et 2003. «Aujourd'hui, la place des ménages de salarié ou de chômeur dans l'échelle des niveaux de vie est comparable à celle qui prévalait au milieu des années 1950», affirme le Cerc.

(1) A l'heure où nous écrivons ces lignes, le document n'est pas disponible en ligne.

 http://www.liberation.fr/page.php?Article=292961

REVENUS

Le pouvoir d'achat des salariés stagne

Selon l'étude d'une association, le salaire net moyen "n'a guère connu de progression" du pouvoir d'achat
depuis la fin des années 1970.


Le niveau de vie des ménages qui ont leur salaire pour seul revenu s'est, à niveau de qualification égale, effondré depuis 20 ans, affirme jeudi 28 avril une étude de CERC-Association (à ne pas confondre avec le CERC officiel, qui est le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale), selon lequel la "condition salariale" est aujourd'hui comparable à ce qu'elle était il y a un demi-siècle.
"Les récentes revendications salariales ne sont pas le fruit d'une illusion d'optique liée à l'annonce de profits boursiers records", souligne l'étude de CERC-Association (Connaissance de l'emploi, des revenus et des coûts, association née au moment de la dissolution du CERC par Edouard Balladur en 1995).
Le salaire net moyen "n'a guère connu de progression" du pouvoir d'achat depuis la fin des années 1970.
Au total sur les 25 dernières années, les gains du pouvoir d'achat sont restés minimes, de l'ordre de 0,2 à 0,3% par an, "largement inférieurs à l'évolution du niveau de vie moyen en France", souligne l'association.

"Quasi-stagnation"

"Cette quasi-stagnation du pouvoir d'achat du salaire net moyen est d'autant plus remarquable que le niveau moyen de qualification de la main-d'oeuvre salariée n'a cessé d'augmenter tout au long de la période", relève l'étude.
A structure de qualification constante, le salaire net moyen a donc connu une perte de l'association. Cette détérioration a touché tous les salariés, qu'ils travaillent dans le secteur privé ou dans la Fonction Publique.
Au total, le niveau de vie des ménages n'ayant que leur salaire comme revenu a "fortement chuté" depuis 1982. Très rapide dans la première moitié des années 1990, elle a marqué une pause à partir de 1997, avant de reprendre en 2002 et 2003.
"Aujourd'hui, la place des ménages de salarié ou de chômeur dans l'échelle des niveaux de vie est comparable à celle qui prévalait au milieu des années 1950", affirme l'association.