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Ce
dossier SPÉCIAL
Égalité “Même métier, même statut” n’est pas exhaustif.
Il sera complété dans une prochaine publication, lors des
réunions de sections locales, et sur le site internet du SNUipp.
N’hésitez pas à nous faire des suggestions, ou à nous poser
des questions sur ce qui ne vous semble pas suffisamment explicite.
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UN
PEU D’HISTOIRE
Au cours
des années 80 des actions importantes ont été menées pour
la revalorisation de la profession (composée alors exclusivement
d’instituteurs).
1989 C’est l’année
de la constitution du corps des écoles.
Le Ministre de
l’Éducation Nationale est Lionel JOSPIN et son conseiller
de l’époque s’appelle Claude ALLÈGRE.
L’instauration
du corps des professeurs des écoles en 1989 a représenté un
indiscutable progrès pour l’élévation des niveaux de recrutement,
de qualification et de rémunération qu’elle a consacrée ainsi
que le pas qu’elle a permis de franchir dans la perspective
d’une unification de la situation de tous les enseignants
quel que soit le niveau où ils exercent.
Cependant, par
les modalités retenues, le gouvernement remettait en cause
le principe d’égalité de traitement des enseignants du premier
degré : une véritable rupture dans les écoles, rupture dont
les conséquences continuent de se faire sentir près de 15
ans après... et continueront encore longtemps si nous n’intervenons
pas fortement !
Ces conséquences
touchent (et toucheront longtemps encore) aussi bien les profs
d’école que les instits. Le premier Ministre de l’époque,
Michel ROCARD, les avait qualifiés de “stock”.
La création du
corps des écoles a été présentée comme une revalorisation.
Ce
n’est pas le point de vue du SNUipp
L‘idée de revalorisation
a même été intériorisée par une partie de la profession à
laquelle on n’avait pas tout dit...
Petit rappel pour ne pas perdre le fil.
Il faut se souvenir
qu’en 1989, le SNUipp n’existait pas encore. En effet, la
création du SNUipp date de 1992.
Le SNUipp n’a jamais
cautionné le dispositif qui a instauré la division et qui
a bradé, pour les PE, le droit au logement d’une part et la
retraite à 55 ans d’autre part.
Dès sa création,
le SNUipp a relancé le débat avec la profession sur cette
question et a engagé l’action :
- plusieurs grèves
à l’initiative du seul SNUipp, notamment le 20 janvier 98
et le 30 avril 98
- une manifestation
nationale SNUipp et SGEN le 1er février 98
Si nous avons obtenu
une augmentation des flux et donc l’avancée du terme de 2014
à 2007 (avec un coût budgétaire supplémentaire), le SNUipp
a refusé de signer le relevé du ministère car les avancées
étaient jugées insuffisantes. Par contre, ce qui est un comble,
le SE et le SGEN qui n’ont pas participé aux grèves ont signé
le relevé de conclusions du Ministre.
ENCORE
UN PEU D’HISTOIRE...
Historiquement,
ce qui a forgé la cohésion des enseignants dans les écoles,
c’est d’abord l’existence d’un seul corps qui laissait peu
de place aux pressions extérieures, à l’autoritarisme, interdisant
les attitudes de concurrence ou de tensions entre les collègues.
L’élévation
du recrutement à la licence, l’accès à la catégorie A sont
des acquis.
En seulement
une dizaine d’années, le recrutement et la formation des instits
sont passés de BAC + 2ans d’École normale à BAC + 3 ans d’école
normale (en 1980) puis DEUG + 2 ans en 1987.
Cela n’avait
pas pour autant entraîné une multiplication de catégories
d’instituteurs.
Pourtant,
c’est ce qui s’est passé avec la création du corps des PE.
Que nombre d’instits disposent d’un diplôme égal ou supérieur
à la licence n’y a rien changé.
On peut
d’ailleurs raisonnablement se poser la question de ce qui
se passerait si le recrutement était porté à la maîtrise.
Les actuels profs d’école seraient-ils destinés à constituer
un nouveau “stock” ?
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REVENDICATIONS
du SNUipp
- Unité
de la profession
- Intégration
de TOUS avec reconstitution de carrière
- Transformation
de la hors classe
- Droit
au logement pour tous
- Droit
à la retraite à 55 ans
(droit à la retraite
ne signifie pas obligation de départ)
Le SNUipp revendique l’avancement de TOUS
au rythme le plus rapide.
Cette mesure
est indispensable car complémentaire des revendications
du SNUipp pour gagner l’Unité de la profession.
Les IEN l’ont
obtenu pour leur avancement de carrière.
C’est la seule
mesure qui permettrait aux PE issus de l’IUFM de ne pas
voir leur avancement bloqué à partir du 7ème ou du 8ème
échelon.
Le Conseil
National du SNUipp réuni les 12 et 13 mars 2002 a réaffirmé
sa volonté de faire rouvrir le dossier de l’intégration
de tous les instituteurs dans le corps des professeurs des
écoles.
Les Conseils
Syndicaux sont appelés à débattre des modalités d’action
possibles.
Dans le Var,
le Conseil Syndical s’est réuni le mardi 16 avril et a décidé
l’édition de ce dossier spécial ainsi que des réunions dans
chaque section locale ou secteur du département dans les
semaines qui viennent. Nous vous demandons de participer
massivement à ces réunions.
Ce
dossier SPÉCIAL
Égalité
“Même métier, même statut” n’est pas exhaustif.
Il sera
complété dans une prochaine publication, lors des réunions
de sections locales, et sur le site internet du SNUipp.
N’hésitez
pas à nous faire des suggestions, ou à nous poser des questions
sur ce qui ne vous semble pas suffisamment explicite.

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Depuis
le début :
même
métier , même statut,
tous unis contre la division.
Dès sa création en décembre
1992, le SNUipp a placé cette question au cœur de ses exigences,
un des facteurs incontournables de la transformation et du
développement de l’école.
Nous n’avons pas changé
d’avis.
En guise de petit résumé
-
Mars 93 : un Fenêtres sur Cours spécial révèle à
la profession que le dernier instituteur serait intégré
en... 2017. La carte pétition demandant l’intégration dans
un délai de 3 ans, signée à des dizaines de milliers d’exemplaires,
est remise au Ministre en fin d’année scolaire.
-
Printemps 94 : après l’immense manifestation du 16
janvier 94, BAYROU publie 155 propositions pour l’école.
Les milliers de questionnaires adressés aux écoles par le
SNUipp pour la journée banalisée concédée par le Ministre
affirment (à presque 97%) la même exigence :
“intégration
de tous avec reconstitution de carrière”.
- Novembre
94 : nouveau dossier spécial de Fenêtres sur Cours.
Le SNUipp s’adresse au SE et au SGEN en leur proposant de
construire ensemble une journée nationale de grève...
-
Le 7 février 95, le SNUipp appelle à une grève très
suivie (plus d’un enseignant des écoles sur deux).
-
Le 2 avril 95, 30 000 enseignants manifestent à Paris
à l’appel du SNUipp et du SGEN sur la base du vœu commun
déposé par le SNUipp, le SE et le SGEN au CTP Ministériel,
à savoir :”intégration de tous avec reconstitution de
carrière, avant l’an 2000 et plus, aucun départ à la retraite
sans avoir été intégré”.
-
21 Novembre 95 : Le SNUipp et le SGEN se rendent
en audience commune au Ministère pour décrire les incidences
en terme de rémunérations, de carrières et de ... cohésion
dans les écoles.
- Ils
décident de se rencontrer à nouveau pour envisager la suite
de l’action.
-
Mai / Juin 96 : le SNUipp et le SGEN consultent les
enseignants et le 5 Juin, 1000 délégués portent les revendications
communes devant le Ministère.
-
Novembre 96 : le SNUipp propose l’envoi d’une carte
pétition “Monsieur le Ministre, je vous déclare solennellement
que la division actuelle entre instituteurs et professeurs
des écoles m’est insupportable, qu’elle est néfaste au fonctionnement
même des écoles. Je suis décidé(e) à me mettre en grève
pour obtenir l’intégration de tous... Je vous demande d’ouvrir
de toute urgence des négociations”.
-
Juin 97 : dès sa prise de fonction, Claude ALLÈGRE
déclarait vouloir “corriger l’injustice relative à l’intégration”
-
22 octobre 97 : les 3 syndicats, SNUipp / SE / SGEN
s’adressent au Ministre en juin demandant d’ouvrir des négociations
sur ce dossier.
-
12 novembre 97 : action auprès des députés dans chaque
département
-
18 novembre 97 : première réponse où le ministre,
tout en confirmant sa préoccupation sur ce sujet, la met
en relation avec le récompense de “la qualité”, et du “dévouement”...
-
19 novembre 97 : les 3 syndicats réagissent à cette
provocation et décident une consultation de la profession.
-
20 janvier 98 : grève nationale à l’appel du SNUipp
-
1er février 98 : manifestation nationale SNUipp /
SE / SGEN
-
24 février 98 : le ministre annonce l’ouverture des
négociations
- 18
mars 98 : le ministre remet aux syndicats un document
stupéfiant qui lie l’intégration à des mesures sur le remplacement
et les indemnités des remplaçants.
-
30 avril 98 nouvelle grève à l’appel du SNUipp, manifestation
nationale
-
9 juin 98 nouvelle proposition du ministre
-
juin 98 : le SNUipp consulte la profession (Fenêtres
sur Cours)
-
juillet 98 : le SNUipp intervient auprès du ministre
pour demander de mêmes modalités d’intégration pour tous
et améliorer le relevé de conclusions.
-
Été 98 : le relevé de conclusions définitif du dossier
“intégration de tous” est resté trop éloigné des revendications
exprimées , dans l’action, par une majorité de la profession.
le SNUipp, après avoir consulté individuellement les enseignants
des écoles a décidé de ne pas le signer en l’état...
-
Mai 2001 au Congrès de TOURS, le SNUipp vote une
motion pour la relance de l’action sur cette question.
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Des
éléments pour mieux comprendre
L’avancement
de la carrière des instits
- temps
minimum du 1er au 11ème échelon : 16 ans 9 mois (choix)
- temps
maximum du 1er au 11ème échelon : 26 ans (ancienneté)
L’avancement
de la carrière des PE :
- temps
minimum du 1er au 11ème échelon : 20 ans (grand choix)
- temps
maximum du 1er au 11 échelon : 30 ans (ancienneté)
Mais
attention, compte tenu de l’intégration des instits
devenant PE, notamment par Liste d’Aptitude, l’avancement
des PE “sortis d’IUFM” se fera systématiquement à l’ancienneté
à partir du 7ème échelon, ce qui modifie le temps minimum
et le porte à 27 ans 6 mois !
Le
SNUipp Var a réalisé une étude sur l‘actuelle promotion
de PE à l’IUFM : l’âge moyen d’entrée dans la profession
est de 26 ans et demi, ce qui signifie que tous les PE n’atteindront
pas le 11ème échelon à 60 ans (âge de la retraite pour les
PE).
Pour
les instits, quel que soit leur déroulement de carrière,
tous ont toujours atteint le 11ème échelon avant 55 ans
(sauf cas très particuliers : plusieurs années de disponibilité
par exemple).

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Quelle est concrètement
la DIFFÉRENCE entre l’accès au corps des PE par “LISTE D’APTITUDE”
(reclassement indiciaire) et l’accès par concours “RECONSTITUTION
DE CARRIÈRE” ?
Le rythme
d’intégration n’est pas le seul problème posé puisque les
différentes modalités d’accès dans le corps des PE créent
des inégalités de traitement injustes.
L’intégration
dans le corps des professeurs des écoles par la liste d’aptitude,
qui est le principal mode d’accès, se traduit par un reclassement
dans le nouveau corps à un ou plusieurs échelons inférieurs
(et jamais à échelon égal).
Le
cas le plus courant : un instit au 11ème échelon (indice
514 - 1871 Euros, 12 273 F) depuis moins de 4 ans est reclassé
à l’indice supérieur soit au 8ème échelon PE (indice 530
- 1929 Euros, 12653 F).
La progression
indiciaire est faible et, dans les faits, le gain “net”
est nul pendant près de 5 ans. En effet, l’accès au corps
des PE se traduit par la perte du droit au logement ou à
l’indemnité de logement (IRL) et le versement d’une indemnité
différentielle destinée à compenser cette perte, indemnité
versée jusqu’au rétablissement des revenus initiaux.
Dans
l’immense majorité des cas, l’intégration par liste d’aptitude
n’a pas de conséquence sur la rémunération des actifs. Elle
permet par contre un gain lors du départ en retraite. Mais
attention, si des modifications du calcul de la retraite
venaient à intervenir, ce gain modeste pourrait être ramené
à zéro, voire même aboutir à une situation pire que celle
antérieure...
Le
SNUipp vous appelle à être particulièrement attentifs à
la question des retraites (voir déclaration
commune du 1er Mai, voir aussi le texte FSU consultable
sur le site du SNUipp).
L’accès
au corps des professeurs des écoles par concours (interne)
par reconstitution de carrière, se traduit par un gain indiciaire
immédiat ou quasi immédiat, ce gain étant bien sûr très
supérieur au passage par Liste d’Aptitude.
Pour
comparer,
prenons
un instit au 11ème échelon (indice 514 - 1871 Euros, 12
273 F), selon sa carrière et son ancienneté, il sera reclassé
soit au 10ème PE (indice 611 - 2224 Euros, 14 588 F), soit
au 9ème PE (indice 566 - 2060 Euros, 13513 F) avec un passage
rapide au 10ème.
Cette
inégalité de traitement est évidemment extrêmement mal vécue
par la profession : en effet, comment admettre qu’il soit
nécessaire de passer un concours pour changer de corps tout
en continuant à exercer la même fonction sur le même poste
!

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Une
division supplémentaire a été introduite par la création d’une
“Hors Classe”
Contestable
dans son principe, cet échelonnement indiciaire à l’accès
très contingenté, l’est plus encore dans son application.
Ce dispositif
est lui aussi mal vécu : espace indiciaire permettant théoriquement
de terminer sa carrière à l’indice 782, il n’a pour l’heure
actuelle, et pour longtemps encore, aucune signification concrète
pour 99% de la profession !
Mais il
a l’avantage pour le ministère de faire croire que les enseignants
du premier degré terminent leur carrière avec un traitement
net mensuel (zone 1) de 2 846 Euros, soit 18 668 Francs.
C’est
ce qui avait été “consciencieusement” diffusé par les journalistes
de “L’Express” (dossier spécial, ce que touchent les enseignants
!).
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TROIS
MILLIARDS POUR L’INTÉGRATION DES INSTITS DANS LE CORPS DES
PROFS D’ÉCOLE...
Trois milliards
environ seraient nécessaires pour que tous les instituteurs,
y compris ceux déjà intégrés par liste d’aptitude bénéficient
d’une intégration par reconstitution de carrière dans le corps
des PE.
C’est un peu plus de 3 milliards
de F que le gouvernement a attribué aux cliniques privées.
Bref, la promptitude de l’État
à trouver les subsides a pour le moins étonné et parfois choqué
alors que le gouvernement continue d’argumenter sur l’impossibilité
de faire plus pour les salaires des fonctionnaires
Les derniers instituteurs devront-ils
attendre 2007 pour être intégrés par liste d’aptitude dans
leur grande majorité ?
C’est en ces termes que la question
est souvent posée par des enseignants dans les réunions d’information
syndicales.
La demande du SNUipp d’un plan
rapide d’intégration de tous les instits dans le corps des
PE avec reconstitution de carrière pour tous reste bien d’actualité.
(Fenêtres
Sur Cours), revue du SNUipp, numéro 215 du 20/11/01
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Droit
au logement et à la retraite à 55 ans
Ces
deux dispositions du corps des instits ont été supprimées
pour le corps des PE sans véritable justification.
Que
l’enseignant puisse se loger sur place n’est évidemment
pas sans conséquence sur le maintien du Service Public,
notamment dans les zones rurales.
La pénibilité
du métier, qui avait prévalu à l’établissement de la retraite
à 55 ans, ne s’est pas améliorée bien au contraire !
Réduire
le temps de travail et favoriser l’embauche de jeunes collègues...
Voilà
deux raisons supplémentaires pour lesquelles il ne fallait
pas reculer de 5 ans l’âge du départ à la retraite de 55
à 60 ans pour les PE.
Les
gouvernants européens au récent sommet de Barcelone (cf
texte du 1er mai)
ont préconisé d’augmenter progressivement de 5 ans l’age
moyen effectif de l’activité professionnelle.
Ceci
pourrait donc se traduire par le départ à la retraite des
PE à ... 65 ans dans les années à venir !
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