La position des syndicats français

Europe - Traité Constitutionnel

Lire le texte de la FSU


CGT http://docsite.cgt.fr/1107506949.pdf

Texte adopté le 3/02/05 lors du CCN - Pour : 81 voix - Contre : 18 voix - Abstention : 17 voix L’Europe et le monde que nous voulons.

Avec la montée en puissance de la mondialisation, les salariés se trouvent aujourd’hui confrontés aux mêmes logiques de maximisation des profits, de recherche de moins disant social, environnemental et culturel. Il faut d’urgence centrer le projet européen sur des priorités sociales, le plein emploi, avec des obligations sociales et publiques, la paix, qui permettent d’ouvrir la voie de manière durable à un véritable co-développement entre peuples européens. L’heure n’est pas à la mise en concurrence des salariés mais à l’ « européanisation » et la mondialisation du progrès social !

L’Europe doit s’affirmer comme un puissant moyen de régulation et de réorientation de la mondialisation vers un développement durable et des droits fondamentaux pour tous, partout dans le monde. Les biens publics universels et les services publics doivent être accessibles sans discrimination par l’argent, placés hors marché et gérés démocratiquement !

Des luttes unitaires indispensables en Europe

Des luttes de grande ampleur se développent en Europe. Elles concernent les retraites, la sécurité sociale, la protection sociale, l’emploi, les salaires, le temps de travail, la non discrimination, l’égalité hommes-femmes, les conditions d’indemnisation du chômage ... Mais aussi, la définition et le rôle dévolu aux services publics en Europe, les droits économiques et sociaux des salariés dans les processus de restructuration, l’octroi et le contrôle des fonds publics...

L’Europe fait désormais partie du quotidien de chacun, au même titre que la mondialisation. Cela nécessite que beaucoup plus de salariés s’approprient ces enjeux. Si dans certains groupes multinationaux, certaines régions, certaines professions, les salariés ont commencé à se faire entendre, le mouvement syndical peine à construire le rapport de forces nécessaire pour « renverser la vapeur ». De plus fortes luttes unitaires sont indispensables pour obtenir des garanties sociales communes conquérantes.

Les enjeux du Traité constitutionnel

A son 47ème congrès, en 2003, la CGT déclarait : « L’Europe n’a pas besoin du tout marché, elle a besoin d’une construction fondée sur des règles sociales, culturelles et environnementales fondamentales, donc de plus de solidarité, de plus de cohésion. L’élargissement à 25 pays [impose] d’obtenir des engagements réels dans ce domaine, tout comme la nécessité d’intégrer la Charte des droits fondamentaux, les services d’intérêt général et le principe du respect de la diversité culturelle dans les nouveaux traités... ». Le texte de la deuxième résolution du congrès poursuivait : « Il est nécessaire de mettre en place un véritable droit syndical transnational garantissant l’autonomie et l’indépendance des organisations syndicales, la négociation et le recours à l’action collective (le droit de grève)... ». Les exigences syndicales et les luttes sociales ont permis d’inscrire dans la partie II du Traité, les droits fondamentaux, individuels et collectifs, contenus dans la Charte proclamée au Sommet de Nice en décembre 2000. Certains deviennent, de ce fait, contraignants. Les implications du « tout marché » et la réaffirmation de la place centrale donnée à la concurrence restent prééminentes donc potentiellement dévastatrices pour les droits sociaux et les services publics, pour l’emploi et la cohésion économique et sociale de l ‘ensemble européen.

Dans sa partie I, le Traité renforce les compétences des parlements européen et nationaux, notamment en développant la « co-décision et le contrôle des actes législatifs européens ». Un pouvoir limité d’initiative législative populaire est introduit, de même que le droit pour un pays de quitter l’Union. Au moment de l’élargissement à 25 pays, ces réformes paraissent insuffisantes alors que plusieurs de nos revendications ne sont toujours pas prises en compte : droits syndicaux transnationaux, définition des services d’intérêt général,...

Certains objectifs et valeurs, comme « le plein emploi, le progrès social, la lutte contre l’exclusion et toutes les formes de discrimination, la promotion de la justice et de la protection sociale », sont affirmés mais contredits par les orientations économiques développées dans la partie III. Le Traité s’inscrit, sur les plans économique et monétaire, dans la confirmation des choix libéraux des traités antérieurs et particulièrement dans l’orientation imprimée par un Pacte de stabilité qui bride la croissance et l’emploi.

On le voit, les enjeux sont considérables.

Plusieurs autres projets européens nécessitent de fortes mobilisations.

Parallèlement au devenir du Traité constitutionnel, des dizaines d’autres textes, directives ou règlements, injonctions ou recours, dont la plupart restent ignorés des salariés, sont actuellement en discussion et pourraient être mis en oeuvre. Certains de ces textes, très dangereux et qui suivent en tout point une logique de déréglementation, comme le projet de directive sur les services dans le marché intérieur (directive Bolkestein) ou le projet de révision de la directive « temps de travail » voient leur étude accélérée. D’autres, plus positifs, comme la révision de la directive sur les comités d’entreprise européens, restent « dans les tiroirs ». D’autres comme une possible directive sur les services d’intérêt général, sont enterrés par la commission européenne... En toute hypothèse, une des responsabilités du mouvement social et de notre organisation syndicale en particulier est d’être capable d’aider les salariés à agir sur chacun de ces textes. Dans l’immédiat, après la journée interprofessionnelle unitaire d’actions le 5 février en France, l’occasion va être donnée à Bruxelles le 19 mars, en vue du sommet européen des chefs d’État et de gouvernements, de faire entendre la voix des salariés d’Europe pour « un emploi et un bon emploi », contre la directive sur les services dans le marché intérieur et la révision prévue de celle sur le temps de travail, pour des droits sociaux effectifs, base de l’Europe que nous voulons bâtir. La CGT appelle l’ensemble des salariés du public comme du privé à contribuer au succès de cette manifestation. Le référendum en France.

Les débats avec les militants l’ont confirmé : la CGT se prononce contre la construction européenne actuelle marquée par un assujettissement des droits sociaux aux logiques de la rentabilité et de la concurrence dont les principales dimensions se retrouvent dans le projet de traité constitutionnel. Le CCN se prononce pour le rejet de ce Traité constitutionnel. Il s’engage à poursuivre et développer les débats initiés. La CGT a exigé l’organisation d’un référendum sur le Traité constitutionnel, elle appelle tous les salariés à y participer.

Pour autant, la CGT ne s’arrête pas à cette échéance. Elle a la responsabilité de combattre la construction libérale de l’Europe conduite depuis le traité de Rome. Elle peut s’appuyer sur certains aspects nouveaux introduits dans le projet de traité souvent grâce à des luttes syndicales et contribuer à construire une Europe élargie, ouverte, basée sur l’expression démocratique de chaque peuple dans ses choix économiques et sociaux. Au delà du résultat du vote des citoyens de France et d’Europe et quelles que soient les options de chacun, il y aura nécessité absolue de rassembler les salariés sur des actions revendicatives au niveau européen. La CGT continuera à informer, à faire partager l’importance de ces enjeux dans la vie de tous les jours, chacun demeurant libre, en tant que citoyen, de son opinion définitive et de son suffrage.

Montreuil le 3 février 2005


CFDT http://www.cfdt.fr/actualite/inter/actualite/europe/2005/europe_2005_005.htm

Ratification du traité « Oui » à la Constitution, « Oui » à l’Europe sociale

C’est une approche pragmatique qui conduit la CFDT et la quasi-totalité des organisations syndicales de l’Europe des 25 à soutenir le projet de traité constitutionnel. Le brouillage s’accentue sur le terrain social, et les parasitages se multiplient au fur et à mesure que se rapproche l’échéance de juin pour le référendum français sur le traité constitutionnel. Dernier remous en date, le positionnement pour un “ non ” du Comité confédéral national de la CGT, qui ouvre une crise interne dans cette organisation. Ensuite, le projet de directive sur les services “ Bolkestein ”, dont le gouvernement découvre subitement les méfaits potentiels, et qui revigore les anti-libéraux et les souverainistes, toutes tendances confondues. Bref, un texte inopportun qui a offert sur un plateau une occasion supplémentaire d’exploiter les peurs et les ressentiments anti-européens. Enfin, les projets gouvernementaux de ce début d’année en matière sociale, comme la mise à sac des 35 heures, attisent des rancœurs qui risquent de se transformer en sanction politique lorsqu’il s’agira de mettre un bulletin dans l’urne.

Pour sa part, la CFDT s’en tient à son soutien du projet de traité. « En disant “ oui ” à la Constitution, écrivait François Chérèque dans une tribune parue dans Les Échos en novembre, nous ne résolvons pas tous les problèmes, mais nous nous donnons les moyens de les dépasser dans les années qui viennent. » Dès septembre 2004, le Bureau national faisait sienne la position du comité de direction de la CES (Confédération européenne des syndicats), entérinée en octobre par le Comité exécutif (représentant toutes les organisations membres de la CES) : « La nouvelle Constitution européenne représente une nette amélioration par rapport aux traités actuels [ ... ], un pas en avant vers un cadre européen amélioré. » La CFDT comme la CES font néanmoins observer que ce texte ne répond pas à toutes les demandes syndicales. En particulier, sur la question des services publics, insuffisamment prise en compte dans les objectifs de l’Union, ou celle du droit syndical transnational d’action collective... « Mais le texte ne détériore aucun des acquis antérieurs. Il n’intervient que de manière positive », déclarait en décembre Jean-François Trogrlic, ancien secrétaire national. C’est pourquoi la CES et la CFDT, comme l’ensemble des organisations syndicales hors de France, soutiennent ce traité dans une démarche qui relève du simple pragmatisme.

Un “ non ” synonyme de blocage institutionnel. En effet, si la Constitution n’est pas ratifiée, ce sont les textes actuels qui s’appliqueront, donc ceux du traité de Nice. Or, sur le plan social, Nice est nettement en retrait et porte en germe des blocages du fonctionnement institutionnel à 25 qui sont de nature à compromettre les avancées politiques et démocratiques de l’Union. Un coup d’arrêt au processus européen ne favoriserait que les partisans d’un grand marché et d’un minimum d’encadrement social et politique, rappelle en substance la CES dans sa résolution.

Les opposants à la Constitution, parce qu’elle ne répond pas pleinement aux aspirations d’une Europe plus sociale ou tout simplement par rejet du libéralisme, prennent en définitive parti pour une Europe qui ne progresse pas sur le plan social et qui freine le développement d’une Union politique et plus démocratique. « Sous couvert de résistance vertueuse, le “ non ” fait, au fond, objectivement les affaires de l’ordre actuel », fait observer François Chérèque.

Tabler sur une renégociation du texte paraît, par ailleurs, bien aléatoire tant le rapport de forces politique ne rend pas le climat très propice à plus d’intégration. Le projet actuel provient d’un compromis entre conventionnels issus de l’ensemble des courants politiques européens, ensuite amendé puis adopté par les chefs d’État et de gouvernement des 25. Un traité n’est d’ailleurs pas une fin en soi. Il s’agit d’un cadre. Celui-ci est « le seul dont on dispose pour progresser vers une Europe plus sociale », rappelait dernièrement John Monks, secrétaire général de la CES. Et il ajoutait : « Si l’Union européenne se trouve empêtrée dans des querelles constitutionnelles, les travailleurs du monde entier en sortiront perdants. »


FO confirme qu’elle n’est pas engagée par la position de la CES

La cgt Force Ouvrière réaffirme qu’elle ne se considère pas engagée par les prises de positions publiques de la CES en faveur du projet de " traité établissant une constitution pour l’Europe ", renouvelées par le secrétaire général John Monks à l’issue d’une entrevue avec le Président de la République.

La cgt Force Ouvrière rappelle qu’elle est critique depuis plusieurs années sur les modalités de la construction européenne. Le secrétaire général de FO, Jean Claude Mailly, avait d’ailleurs, en réponse à l’annonce d’un référendum par le Président de la République, appelé à un débat, qui n’a réellement jamais eu lieu, sur la nature prééminente et contraignante de l’économique comme moteur de la construction européenne. En ce sens, FO a entrepris une information sur ses analyses, publiées sur son site internet.

Pour FO, l’échec à mi-parcours de la Stratégie européenne pour l’emploi, lancée en 2000 à Lisbonne, confirme que l’on ne peut réellement mettre en avant la question sociale sans réviser fondamentalement le Pacte de stabilité et de croissance. Or, les contraintes budgétaires mises en œuvre par le Pacte étant contenues dans les traités, cette révision ne pourra se faire qu’à la marge.

Pour FO, qui a déjà saisi le gouvernement à plusieurs reprises, on n’en est plus au stade de la " vigilance dans la négociation " du projet de directive services (dite " Bolkenstein "). Celle-ci doit être suspendue : c’est d’ailleurs la position qui a été prise par la CES dès le mois de juin dernier.

La cgt Force Ouvrière milite parallèlement au niveau européen pour une mobilisation déterminée contre un autre projet, celui concernant la révision de la directive Temps de Travail, sur lequel s’appuie le gouvernement aujourd’hui pour mettre en cause les 35 heures. Ce projet conduirait en particulier à l’annualisation de la durée maximale de travail pouvant entraîner des semaines allant jusqu’à 62 heures, et à la possibilité y compris de déroger à toute règle en la matière (" opting out ").


UNSA http://www.unsa.org/Europe/IndexEurope.html

L’UNSA soutient le projet de Constitution pour l’Europe Le Bureau National de l’UNSA, qui s’est réuni les 22 et 23 septembre 2004, considère, avec la Confédération européenne des syndicats (CES), que le projet de Traité établissant une Constitution pour l’Europe, adopté par la Conférence intergouvernementale le 18 juin dernier, constitue un progrès par rapport aux traités actuels instituant l’Union européenne.

En effet, ce projet de Constitution propose des avancées incontestables dans la définition des valeurs et des objectifs de l’Union, de l’architecture institutionnelle et des procédures décisionnelles.

Ainsi, l’article I-3 définissant les objectifs de l’Union stipule que : « L’Union œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social... ».

L’intégration de la Charte des droits fondamentaux répond à une revendication forte du mouvement syndical européen. Ainsi, ce sont des droits civils et politiques, économiques et sociaux, acquis au cours des siècles, qui deviennent juridiquement contraignants.

De même, le projet de Constitution confère une base légale aux services d’intérêt général ou services publics.

Il consacre le rôle des partenaires sociaux et reconnaît l’existence du sommet social tripartite pour la croissance et l’emploi.

Il instaure une clause sociale transversale qui impose à l’ensemble des politiques de l’Union de respecter des objectifs sociaux.

Pour autant, il est évident que ce projet ne répond pas à toutes nos attentes. C’est le résultat d’un compromis honorable obtenu dans un contexte politique, économique et social, et il constitue seulement une étape dans la construction européenne.

Fortement attachée, depuis sa création, à la construction européenne et à une démarche syndicale réformiste, l’UNSA soutient ce projet de Constitution.

L’UNSA, avec la CES, continuera d’agir pour la défense et la promotion du modèle social européen et pour le renforcement de l’Europe sociale tant il est vrai que la lutte contre le chômage, la précarité, les délocalisations ou encore l’exclusion est avant tout affaire de rapports de force sociaux et politiques.

Communiqué du 22 septembre 2004


Union Syndicale Solidaire http://www.solidaires.org/rubrique162.html

Depuis un quart de siècle la construction européenne est marquée par le sceau du néolibéralisme : son seul objectif est la généralisation de la concurrence avec, pour corollaire, l’ouverture toujours plus grande des marchés. Les conséquences de cette situation sont connues : destruction des services publics, mise en concurrence des Etats obligés de pratiquer le dumping social et fiscal, délocalisations, augmentation de la précarité, développement d’une agriculture productiviste, etc. Le traité constitutionnel, sur lequel nous allons nous prononcer par référendum, ne fait qu’entériner cette situation dans un texte d’une grande portée politique et symbolique, “une constitution”. Ce texte consacre les principes du libéralisme économique en faisant de la “concurrence libre et non faussée” la valeur suprème de l’Union européenne. De plus, il intègre la totalité des politiques néolibérales menées actuellement en Europe. Que ce soit sur les services publics, la politique monétaire, les politiques sectorielles, les orientations en matière d’emploi et de protection sociale, c’est toujours la logique du marché qui l’emporte sur toute autre considération. Aucune harmonisation n’est prévue en matière fiscale. La concurrence fiscale va donc perdurer et aggraver les injustices et les inégalités en grevant les budgets publics. Ce traité constitutionnel est donc un condensé des politiques néolibérales et c’est à ce titre que nous devons le rejeter. C’est parce que nous refusons une Europe qui se réduirait à “un marché unique où la concurrence est libre et non faussée” que nous combattons ce texte. C’est parce qu’il sera un obstacle à la construction d’une Europe qui garantisse des droits de haut niveau pour ses habitants que nous devons empêcher son adoption. C’est donc au nom de l’Europe, mais d’une Europe au service de ses habitants et non des multinationales, que l’Union syndicale Solidaires s’est prononcée contre ce projet de “constitution”.

Union Syndicale Solidaires, mars 2005


CFTC http://www.cftc.fr/547/602/604/780/1103/3713.asp

Traité constitutionnel : la CFTC dit oui au progrès social !

Les conseillers confédéraux de la CFTC, après avoir comparé le traité de Nice qui nous régit actuellement et le traité constitutionnel qui nous est proposé, ont constaté que celui-ci apportait un certain nombre d’avancées pour les salariés en matières sociale et économique, notamment :
-  l’ajout dans les valeurs qui fondent l’Union de la dignité humaine et de l’égalité ;
-  l’objectif de plein emploi et celui de bâtir une économie sociale de marché ;
-  l’insertion de la charte des droits fondamentaux ;
-  l’obligation pour l’Union dans la mise en ¦uvre de ses politiques de lutter contre l’exclusion sociale ;
-  la reconnaissance explicite du rôle des partenaires sociaux et du dialogue social.

La CFTC estime qu’il lui appartient de se prononcer sur son champ de compétence syndicale, c’est-à-dire le volet social et économique du texte. Le reste, aussi important soit-il, est du domaine du citoyen qui devra s’exprimer à l’occasion du référendum.

L’engagement de la CFTC en faveur de la construction européenne, s’il a toujours été fort et déterminé, ne s’est jamais confondu avec une approbation béate et naïve de tout ce qui venait de Bruxelles.

C’est à la lumière de ses convictions européennes et sur le seul critère de l’intérêt des salariés des vingt-cinq pays membres de l’Union, et de leurs familles, que la CFTC s’est prononcée.

Paris, le 22 décembre 2004