Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs d'école et Pegc
Fédération Syndicale Unitaire

Section du VAR

Aides-Educateurs

Revue de presse - Juin 2001

A.E. : Consuter le site national du SNUipp et sur le site du Ministère

Aides éducateurs "Un emploi, c'est un droit ! Un statut, c'est un dû !"

Après les nombreuses actions de l'année dernière organisées par le SNES et le SNUipp et la déception de ne pas avoir vraiment été entendus, les Aides Educateurs sont appellés à une forte mobilisation dès la rentrée pour préparer une grève nationale unitaire pour le 27 septembre 2001.

Bien que les Aides Éducateurs aient fait la preuve de la nécessité de nouveaux emplois dans les établissements scolaires, en complément des postes d’enseignants, le dispositif mis en place en 1997 ne prévoit pas la transformation en emplois publics. Il ne résout en rien: les problèmes de sortie du dispositif pour les Aides Éducateurs actuellement en place. les problèmes rencontrés par les Aides Éducateurs dans le choix et le déroulement de leur formation. l’absence de droit sociaux pour ces personnels précaires (jours de carence, accident du travail, aide sociale...). l’absence de déroulement de carrière (SMIC pendant 5 ans et non prise en compte des années passées au service de l’État en cas de réussite à un concours administratif). Le gouvernement n'a fait que reconduire le même dispositif, faisant appel à de nouveaux recrutés dont le statut sera toujours aussi précaire. Les premiers contrats venant à échéance en juin 2003, il y a urgence pour l'avenir de tous les Aides Educateurs. Le SNUipp/FSU et le SNES/FSU se sont adressés aux autres syndicats de l'Education Nationale pour appeler en commun à une grève nationale unitaire des Aides Educateurs le jeudi 27 septembre.

Les Aides Educateurs vont recevoir dans les établissements
un numéro de “Direct AE” appelant à la grève le 27 septembre.

 

Les dépêches du SNUipp - Communiqué de presse
Grande déception

Les Aides-Educateurs ont fait la preuve de la nécessité de nouveaux emplois dans les écoles.
De nouveaux métiers ont émergé (bibliothécaire scolaire, maintenance informatique, aide à l’intégration des enfants handicapés, encadrement des sorties scolaires ...), complémentaires des nécessaires créations de postes d’enseignants.

C’est pourquoi le SNUipp exige la transformation du dispositif en emplois-publics dans les écoles.

Le gouvernement se contente d’annoncer le maintien du dispositif en l’état jusqu’en 2008.
Le gouvernement n’en tire aucune conséquence en terme de créations d’emplois statutaires faisant ainsi le choix de pérenniser des contrats de droit privé et de la précarité au sein des écoles.
Pourtant, à plusieurs reprises, le Ministère avait laissé entendre que les contrats deviendraient des contrats de droit public ! Pourquoi avoir renoncé à une telle perspective ?

Manifestement le souci de ne pas accroître les effectifs de la Fonction Publique l’a emporté !

Pour ce qui concerne les A.E. actuellement en poste, le Ministère se contente de prolonger la durée des contrats des A.E. embauchés récemment et de ne prévoir aucune sortie avant la fin de l’année scolaire 2002/2003. Il dit vouloir améliorer la formation en augmentant le volume et l’accès à des concours 3e voie de la Fonction Publique et mettre en place une validation des acquis professionnels.

Mais tout cela est encore bien flou.

Le Ministère de l’Education Nationale s’était engagé, à deux reprises, à ce qu’aucun aide-éducateur ne se retrouve au chômage à la fin de son contrat, il est impensable que l’Etat les renvoie au chômage au bout de 5 ans à son service.

Le SNUipp exigera du Gouvernement qu’il tienne ses engagements. Pour le SNUipp il sera hors de question de continuer à recruter des jeunes selon le même dispositif, de pérenniser un dispositif de personnels précaires.

Pour cela les aides-éducateurs seront dans l’action le 14 Juin dans les départements et en grève nationale la 3e semaine de Septembre pour un statut de droit public et la transformation du dispositif en emplois publics.

Le SNUipp va s’employer à construire la mobilisation des A.E. en convergence avec les enseignants et les parents pour la création d’emplois publics dans l’intérêt des écoles.

PARIS, le 6 Juin 2001

* 220 500 emplois-jeunes, dont environ 70 000 Aides-Educateurs ont été recrutés depuis Octobre 97 ... (55 % dans les écoles, 45 % en collèges et lycées).
Le turn over est d’environ 25 % depuis la création du dispositif, la plupart de ces « démissionnaires » sont partis d’eux-mêmes parce qu’ils ont trouvé un autre emploi ne correspondant qu’exceptionnellement à une formation proposée.
Les Aides-Educateurs ont en moyenne 23 ans, 74 % sont des femmes ... 60 % ont un niveau baccalauréat (contre 50 % au début du dispositif ... ce qui signifie que les plus diplômés trouvent le plus facilement des débouchés ...) environ 25 % ont bac+2 et 15 % bac+3 et plus ....

Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs d'école et Pegc 128 Bd Blanqui 75013 PARIS
Tél. (33) 1 44 08 69 30 - Fax (33) 1 44 08 69 40

FSU - Communiqué de presse du 06 juin 2001
Emplois-Jeunes : Faire d'autres choix

Les annonces gouvernementales sur le dispositif emplois-jeunes ne répondent pas aux attentes qui se sont fortement exprimées dans les services publics et aux inquiétudes exprimées par les jeunes concernés. La FSU avait dès l’origine exprimé un double souci : assurer à ces jeunes des débouchés vers un emploi stable ; initier une politique de développement de l’emploi public débouchant sur des emplois statutaires. Des mesures sont certes annoncées pour contribuer à ce que plus de jeunes obtiennent un emploi stable (prolongation de contrats, formation, validation des acquis…) mais elles sont loin d’apporter à tous la garantie que la FSU demande. Par ailleurs en « consolidant » les emplois sous leur forme actuelle et en refusant de les transformer en contrats de droit public, le gouvernement prive les jeunes, notamment les quelques 65 000 aides éducateurs, de la possibilité d’obtenir les mêmes droits sociaux et syndicaux que ceux avec qui ils travaillent. Pérennisant un dispositif d’emplois précaires, de droit privé, il esquive la création d’emplois publics statutaires que ce soit pour faire face aux besoins nouveaux que les emplois jeunes ont fait apparaître ou pour répondre aux besoins déjà anciens des services publics. Faute de contribuer à un développement de l’emploi public, les choix gouvernementaux reviennent à limiter les droits et les perspectives des jeunes actuellement employés sur les contrats à durée déterminée. La FSU appelle le gouvernement à faire d’autres choix qui répondent véritablement aux attentes et aux besoins. Elle continuera à agir pour une politique de l’emploi public et à être aux côtés des jeunes pour leurs droits et leur avenir.

Le maintien d'un grand nombre d'emplois-jeunes coûtera 40 milliards de francs sur cinq ans
Le Monde - 07.06.01

Six ministres ont présenté, mercredi 6 juin, le plan de pérennisation des emplois-jeunes, qui avaient été créés en 1997. 40 milliards de francs leur seront consacrés sur cinq ans, l'essentiel (28 milliards) allant aux aides-éducateurs (éducation nationale) et aux adjoints de sécurité (police). La majorité des syndicats dénonce le maintien d'emplois précaires et plaide pour l'intégration de ces jeunes dans la fonction publique.

Six ministres se sont relayés, mercredi 6 juin, pour annoncer la pérennisation des emplois-jeunes. Côte à côte, Elisabeth Guigou (emploi et solidarité), Jack Lang (éducation), Daniel Vaillant (intérieur), Claude Bartolone (ville), Guy Hascoët (économie solidaire) et Michelle Demessine (tourisme) ont défendu le plan du gouvernement qui maintient, jusqu'en 2008, le volume actuel des emplois-jeunes dans l'éducation nationale et la police et prévoit une aide dégressive, pendant trois années supplémentaires, pour une partie de ceux qu'emploient les associations (Le Mondedu 5 juin).

Cette seconde étape des emplois-jeunes nés en 1997, et dont les premiers contrats arrivaient à échéance en 2002, mobilisera 40 milliards de francs supplémentaires sur cinq ans (28 milliards pour l'éducation nationale et la police, 8 pour les associations, 4 pour les collectivités locales). A elles seules, ces dernières recruteront d'ailleurs 10 000 jeunes en 2001. Au final, ces sommes correspondent à une diminution du coût du programme qui nécessite actuellement 25 milliards de francs par an.

S'agissant des jeunes déjà inscrits dans le parcours, Mme Guigou s'est engagée à leur trouver un "débouché professionnel durable", par le biais d'"un accompagnement personnalisé" susceptible de leur assurer, à la sortie, un emploi ou une formation. L'Etat prévoit ainsi 2 milliards de francs pour renforcer les actions de formation dans les cinq prochaines années.

Dans l'éducation nationale, les aides-éducateurs venus remplacer un emploi-jeune démissionnaire bénéficieront d'un contrat de cinq ans et non plus limité à la durée restante de l'emploi. Pour ceux qui ont été embauchés avant le 30 juin 1998, il sera également proposé un contrat complémentaire jusqu'au 30 juin 2003. Le principe de la rotation sur ces postes étant maintenu, les emplois-jeunes de la seconde étape seront identiques à leurs prédécesseurs, c'est-à-dire de droit privé. Mais, à la différence de leurs homologues dans le secteur associatif, l'unique débouché reste pour eux l'enseignement. "Il n'est pas impossible que certains types de métiers puissent être construits dans l'éducation nationale, notamment dans le domaine des nouvelles technologies et de la documentation", a plaidé M. Lang.

A l'annonce de ce plan, la déception a pointé dans les réactions des organisations syndicales à l'exception de la CFTC et de la CGC, plutôt satisfaites. "Le gouvernement préfère jouer les "prolongations" d'un dispositif qui fait tourner les jeunes sur des emplois à cinq ans plutôt que de transformer ces activités en emplois durables", a commenté la CFDT. "Les jeunes doivent être intégrés dans les administrations et les établissements qui les ont recrutés", a renchéri la CGT, qui organise le 16 juin un rassemblement national des emplois-jeunes à Paris. Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel, "reconduire un système qui deviendrait un passage obligé pour les jeunes à la recherche d'un emploi revient à mettre en place un SMIC-jeune subventionné qui enfermerait les bénéficiaires dans un sas d'où la sortie serait aléatoire".

La critique est tout aussi présente chez les syndicats d'enseignants. "Finalement, il n'y a pas grand-chose de nouveau", résume Elisabeth Labaye, secrétaire nationale du SNES-FSU (second degré). Dans un communiqué, le SGEN-CFDT rejette "une politique de bricolage" qui "essaie de maintenir au moindre coût une offre devenue indispensable". "C'est une forme d'hypocrisie, renchérit Nicole Geneix, secrétaire générale du Snuipp-FSU (premier degré). On reconnaît la nécessité de ces emplois, mais on ne tire pas les enseignements des années passées. On ne change rien à la situation des individus alors qu'ont été réellement créés des métiers nouveaux. C'est incompréhensible ! On aurait au moins pu procéder par étapes." Unanimes, les syndicats dénoncent l'"occasion ratée" d'apporter une reconnaissance réelle à ces missions nouvelles (bibliothèque scolaire, aide à l'informatique, accompagnement des enfants handicapés...) qui se sont fait jour depuis 1997.

La FSU persiste à réclamer un statut de droit public pour les emplois-jeunes et maintient sa journée d'action prévue le 14 juin, qui prendra des formes diverses selon les académies, en attendant une grève nationale dans la troisième semaine de septembre. De leur côté, SE-UNSA et SGEN-CFDT ne rejettent pas le statut de droit privé mais en demandent alors "tous les avantages". Hormis quelques voix, dont le député François Goulard (DL, Morbihan), qui a dénoncé la pérennisation d'"une fonction publique au rabais", la droite est pour sa part restée plutôt silencieuse, assurant qu'elle n'avait pas l'intention de supprimer tous les emplois-jeunes.

Isabelle Mandraud et Marie-Laure Phélippeau


Une "troisième voie" d'accès aux concours va être ouverte

Comme prévu, les concours de la police, de l'éducation nationale et de la fonction publique territoriale vont être aménagés pour permettre aux emplois- jeunes d'être titularisés. une "troisième voie" d'accès aux concours d'enseignants ou de personnels administratifs (qui requièrent un niveau licence) sera ainsi ouverte aux 17 000 jeunes recrutés en 1998 et 1999 et titulaires d'un diplôme de bac + 2. Elle s'appuiera sur la future loi de modernisation sociale - dont le vote a été repoussé au 13 juin - prévoyant la validation des acquis de l'expérience. Jack Lang a annoncé que les textes réglementaires seront prêts pour une entrée en vigueur à la session de recrutement 2001-2202. S'agissant des aides-éducateurs recrutés en 1999, 2000 et 2001, et titulaires du bac, des formations spéciales seront mi-ses en place dans les universités pour les préparer aux concours.

Emplois-jeunes : poursuite de l'effort financier
Le Monde
- 06.06.01

Le plan de "consolidation" des emplois-jeunes annoncé, mercredi 6 juin, par Elisabeth Guigou, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, représentera un engagement supplémentaire de l'Etat de 40 milliards de francs sur cinq ans, avec le recrutement dès 2002 de 10.000 nouveaux emplois-jeunes.

Depuis le lancement du plan emplois-jeunes, fin 1997, 272.000 emplois ont été créés et ont bénéficié à 312.000 jeunes, selon Mme Guigou, qui a précisé que le cap des 350.000 jeunes embauchés dans ce cadre devrait "être franchi à l'automne 2001".

Les 40 milliards qui seront mobilisés durant la période 2002-2006, viendront s'ajouter aux 135 milliards qu'aura globalement coûté le plan sur la période 1997-2006.
Ils se décomposent de la façon suivante : 28 milliards pour l'Education nationale, l'Intérieur et la Justice, 8 milliards pour la consolidation dans les associations et les collectivités locales et 4 milliards pour les 10.000 emplois-jeunes supplémentaires recrutés en 2002.
Mme Guigou avait indiqué avant la conférence de presse à des journalistes que les emplois-jeunes continueraient à coûter annuellement "24 milliards de francs au budget de l'Etat pour 2001, 2002 et 2003".

Parlant d'un "dispositif ambitieux", la ministre a estimé qu'il s'agissait d'"un réel effort de la collectivité, qui en vaut la peine".
"Il permet aux jeunes d'avoir le pied à l'étrier, d'avoir confiance dans leur avenir, d'acquérir une expérience professionnelle et permet à la société de bénéficier de nouveaux services qui recréent le lien social de la solidarité et de la sécurité",
a souligné Mme Guigou.

Le plan prévoit notamment un renforcement des actions de formation et de professionnalisation, un développement de la validation des acquis professionnels et un appui à la préparation des concours.
Ainsi, l'expérience "emploi-jeune" équivaudrait à une année d'études, a précisé Mme Guigou.
Le dispositif prévoit par ailleurs l'adaptation des conditions d'accès à la Fonction publique, nationale ou territoriale pour tenir compte de l'expérience professionnelle.
Pour les jeunes qui sortiraient du dispositif, le plan prévoit un accompagnement personnalisé pour une meilleure intégration au marché du travail.

Le plan prévoit par ailleurs la poursuite des aides attribuées aux associations et aux collectivités locales.
Les associations qui auraient besoin de temps pour "solvabiliser" leurs emplois-jeunes vont se voir attribuer une aide supplémentaire de 100.000 francs sur trois ans, dégressive.
Cette mesure devrait concerner près du tiers des quelque 37.000 associations entrées dans le dispositif.
Les associations qui, par leur activité, prolongent un service public mais qui ont besoin d'un soutien financier plus durable, pourront se voir accorder une aide d'un montant variable (70.000 F en moyenne) dans le cadre de conventions pluri-annuelles de trois ans.

Une aide sera aussi attribuée aux collectivités locales à faibles ressources, d'un montant de 50.000 F par an en moyenne, pendant trois ans.

Pour l'Education nationale, les 70.000 postes d'aide-éducateurs créés depuis 1997 seront intégralement maintenus, a annoncé Jack Lang, ministre de l'Education nationale.
Ils le seront soit dans leur forme actuelle de contrat à durée déterminée de 5 ans pour les nouveaux contrats, soit prolongés pour être portés à une durée totale de 5 ans.

La même logique prévaut pour les adjoints de sécurité dans la Police nationale et au ministère de la Justice.

Plan de consolidation des emplois-jeunes
mercredi 06 juin 2001

PARIS (AFP) - La ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, dévoile aujourd'hui le dispositif de consolidation des emplois-jeunes, lesquels concernent aujourd'hui 275.000 personnes.

Dès la mise en oeuvre du plan "Nouveaux services, nouveaux emplois", une des mesures sociales phares du gouvernement, son auteur, Martine Aubry, avait souligné que ces emplois devraient être "pérennisés et professionnalisés", car ils répondaient à un besoin social important.

Depuis, de nombreux partis politiques de la gauche plurielle et des syndicats n'ont eu de cesse de presser le gouvernement de préciser son dispositif qui a bénéficié depuis la fin 1997 à plus de 300.000 personnes.

Objet de nombreux arbitrages, le plan, a déclaré Mme Guigou, mardi, à l'Assemblée nationale, répond au double objectif d'"assurer à chaque jeune un débouché" et d'"assurer la consolidation des services".

Il vise en premier lieu à "renforcer les actions de formation et de professionnalisation" des jeunes. Le dispositif cherche aussi à transformer les emplois-jeunes en emplois définitifs et à favoriser l'accès aux concours internes de la Fonction publique.

Ainsi, le gouvernement entend améliorer la "préparation des jeunes pour les concours à la fonction publique nationale ou territoriale", a précisé Mme Guigou devant les députés, ajoutant que l'expérience professionnelle des jeunes serait prise en compte. Ceci rejoint les projets du gouvernement concernant la validation des acquis professionnels.

Pour les jeunes qui ne pourraient envisager leur avenir dans la Fonction publique, le gouvernement prévoit "des actions de formation pour leur permettre de trouver des débouchés dans le privé", selon Mme Guigou.

La ministre a annoncé un "suivi personnalisé" de ces jeunes, "dès lors qu'on s'apercevra que 6 mois, par exemple, avant l'expiration de leur contrat, ils n'ont pas encore de débouché en vue".

Concernant la consolidation des activités, les mesures dépendront du type d'employeur: associations, Etat ou collectivités locales essentiellement.

Dans ce dernier cas, pour que l'activité soit maintenue, elle devrait être intégrée dans la liste des emplois des collectivités locales.

Le plan devrait détailler les aides pour ce qui concernent les collectivités, qui, faute de ressources, se retrouveraient dans l'impossibilité de financer 100% de l'activité.

Les collectivités territoriales, Conseil général, Conseil régional, et aussi des financements extérieurs devraient être sollicités.

Mme Guigou a aussi annoncé mardi une aide de l'Etat pour les associations qui ont besoin de temps pour "solvabiliser" les activités emplois-jeunes. L'aide sera versée "pendant une période transitoire, selon un sytème dégressif mais pendant une durée plus longue que ce qui a été prévu au départ".

Actuellement, l'aide versée par l'Etat pour un emploi jeune correspond à 80% du SMIC.

Pour les associations "qui n'ont aucun espoir de solvabiliser" les activités, le gouvernement proposera "des conventions, sans doute triennales, passées avec l'Etat".

Quant aux postes dans l'Education nationale et la Police nationale, ils "seront maintenus dans leur forme actuelle", a dit Mme Guigou.

En 2001, le coût des emplois jeunes doit s'élever à 24 milliards de francs (3,66 milliards d'euros).

Les emplois-jeunes seront prolongés
Le Monde 04.06.01

Elisabeth Guigou doit présenter, mercredi 6 juin, un plan destiné à pérenniser ces emplois créés en 1997. Jack Lang a obtenu le maintien des aides-éducateurs et la police continuera de recruter des adjoints de sécurité. Les aides aux associations seront réduites.

L'impatience grandissant, le gouvernement a enfin fixé la date : mercredi 6 juin, la ministre de l'emploi et de la solidarité, Elisabeth Guigou, présentera le plan de pérennisation des emplois-jeunes. L'annonce pourrait être "plurielle" tant les ministres, qu'il s'agisse de l'éducation nationale, de l'intérieur, de l'environnement, du sport ou du tourisme, sont concernés par l'avenir de ce programme, le premier né en 1997 dans la liste des "grandes lois sociales" de la gauche. Jack Lang, pour l'éducation nationale, le ministre de l'intérieur, Daniel Vaillant, peut-être même Marie-Georges Buffet, la ministre communiste de la jeunesse et des sports, et Dominique Voynet, ministre de l'environnement, devraient donc être présents.

Après de longues et laborieuses discussions interministérielles, la plupart des emplois-jeunes, aujourd'hui au nombre de 276 950, vont être prolongés. Soit parce que leurs employeurs vont bénéficier d'une "rallonge" financière, soit, tout simplement, parce que les postes créés par loi, notamment dans l'éducation nationale et la police, seront maintenus. Conçus pour une période de cinq ans, les premiers emplois-jeunes devaient arriver à échéance en 2002. Le gouvernement a cependant privilégié un traitement au cas par cas. Dans chacune des grandes "familles" d'emplois-jeunes, associations, collectivités locales, éducation nationale, police, le dispositif s'appliquera différemment selon les difficultés rencontrées et l'utilité des "nouveaux services" qui ont émergé.

"Nous allons pérenniser le plus grand nombre des emplois-jeunes (…). Naturellement, les modalités de cette pérennisation et de l'accompagnement de l'Etat seront très différentes selon les domaines d'activité", avait prévenu Lionel Jospin, en septembre 2000, lors des journées parlementaires du groupe socialiste à Lyon.

Première distinction : les mesures de "consolidation" des emplois-jeunes s'étendront pour certains jusqu'en 2005 et pour d'autres jusqu'en 2008, principalement dans la fonction publique, où les contrats à durée déterminée de cinq ans, de droit privé, subsisteront. Quoique restreint, le robinet des embauches reste donc ouvert. "Il faut continuer à proposer un volant d'emplois-jeunes, certes pas dans la même proportion: ça permet aux jeunes de mettre le pied à l'étrier", indiquait récemment Mme Guigou, qui devrait se rendre sur le terrain le 8 juin à Limoges, puis le 2 juillet à Rennes. Ce sera le cas, en particulier, dans la police, où le volume des 25 000 emplois actuels ne devrait pas beaucoup baisser. Parce que "plus personne n'imagine s'en passer", les aides-éducateurs, surtout dans le primaire, bénéficieront également de prolongations. Dans les associations, en revanche, le coup de pouce s'étalera, pour certaines d'entre elles, sur trois ans, à raison de 70 000 francs par an et par emploi, à charge, pour les préfets, de les sélectionner. Pour d'autres, dont les métiers sont désormais solvables ou en passe de le devenir, l'aide financière de l'Etat (près de 100 000 francs aujourd'hui par an et par emploi pendant cinq ans) s'éteindra. Dans les collectivités locales les plus innovantes ou les plus pauvres, elle sera reconduite à hauteur de 50 000 francs, en moyenne, par emploi.

RECLASSEMENT

Voilà pour l'avenir des postes. S'agissant des jeunes qui les occupent aujourd'hui, le gouvernement souhaite mettre en place des programmes d'accompagnement et favoriser leur reclassement en renforçant la formation et la professionnalisation des métiers. Les concours de la fonction publique seront aménagés, comme c'est déjà le cas dans la police, pour leur permettre de faire valoir leur expérience. Dans l'esprit du gouvernement, les titulaires des emplois-jeunes doivent en effet continuer de "tourner". Depuis 1997, 311 740 jeunes ont occupé un de ces emplois et 25 % d'entre eux l'ont quitté, dont près de trois quarts des cas, de leur propre chef. Tout le nouveau dispositif sera précédé, en 2001, d'une opération de "diagnostic" dans chaque domaine concerné.

Le coût de l'allongement du programme, qui atteint près de 24 milliards de francs en 2001, sera quelque peu alourdi en 2002, étant entendu qu'il devrait diminuer aussitôt passé ce cap. Plus sélectives et limitées dans le temps, les aides financières devraient en effet décroître avec la sortie de certains emplois-jeunes. Avant son départ du gouvernement, Martine Aubry avait estimé à "55 %" la part des emplois-jeunes, dans le secteur associatif, en passe de devenir autonomes financièrement. Un schéma repris, en deux étapes, par sa remplaçante, Mme Guigou. Plusieurs députés, dont Eric Besson, secrétaire national au PS pour l'emploi, contestent pourtant ce chiffre.

Les discussions qui ont précédé l'annonce de ce plan se sont avérées, il est vrai, des plus délicates. Pressés par les parlementaires d'envoyer des signaux positifs, face à des jeunes de plus en plus angoissés par leur avenir – certains se sont d'ailleurs regroupés en collectifs –, le gouvernement a longtemps tergiversé sur les modalités comme sur le calendrier. Jugeant les premiers plans de pérennisation ébauchés trop modestes, plusieurs députés étaient montés au créneau, arguant de l'effet désastreux qu'ils produiraient pour toute la gauche. Du coup, l'affaire a traîné et les discussions ont repris de plus belle après les élections municipales.

Isabelle Mandraud

Ecoles, collèges et lycées vont garder leurs aides-éducateurs
Le Monde - 04.06.01

Même s'il gardait un silence absolu sur le dispositif de pérennisation de ses 70 000 postes d'aides-éducateurs, soit le plus gros bataillon des emplois-jeunes, le ministère de l'éducation nationale laissait filtrer ce week-end son sentiment de "satisfaction".

C'est sans doute le dossier qui aura suscité les arbitrages les plus délicats – une réunion interministérielle devrait encore se tenir mardi 5 juin pour d'ultimes ajustements.

Si la pérennisation de ces fonctions ne faisait plus de doute, Jack Lang, le ministre de l'éducation nationale, estimait, mi-mai, que leur nombre dépendait des largesses de Bercy, s'attendant que "la moitié, peut-être les deux tiers", des emplois seraient maintenus. Pour l'heure, il semble que Matignon ait tranché en faveur d'un maintien massif du nombre de postes, proche des 70 000 budgétés actuellement. Le dispositif continuerait de coûter, pour la seule éducation nationale, entre 7 et 8 milliards de francs par an.

Le recrutement s'effectuerait dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui, c'est-à-dire sous la forme d'un contrat de droit privé d'une durée de cinq ans, tant dans les écoles primaires, qui emploient aujourd'hui 58 % des aides-éducateurs, que dans les établissements du second degré. En optant à nouveau pour un statut privé afin de ne pas grossir les effectifs de la fonction publique, le gouvernement risque de déclencher la colère des syndicats, celle de la FSU notamment, principale fédération de l'éducation.

"C'est mauvais pour ces jeunes en termes de droits. C'est mauvais pour le service public parce que cela constitue une brèche que l'on ne voudrait pas voir renouvelée. On avait prévu une grève des aides-éducateurs en septembre : plus que jamais, ils l'auront !", commente une secrétaire nationale du SNES-FSU (second degré). Le Syndicat des enseignants (SE-UNSA), plus mesuré, demande que "les aides-éducateurs aient alors tous les droits des salariés du privé".
Les aides-éducateurs déjà en poste, et notamment les premiers à avoir été recrutés fin 1997, ne pourront pas bénéficier une seconde fois de ce type de contrat. En revanche, les jeunes embauchés sur les postes d'aides-éducateurs démissionnaires pourront occuper ces emplois pendant cinq ans, et non plus seulement pour le laps de temps qui restait à leur prédécesseur. Leur formation – et donc leur sortie du dispositif – en sera facilitée.

La formation des aides-éducateurs constitue, en effet, le point noir du système actuel. Mise en place trop lente, difficulté à dégager des heures dans les emplois du temps, toute-puissance des établissements employeurs: les syndicats ont multiplié les alertes à ce sujet. Le ministère reconnaît lui-même que près de 20 000 des aides-éducateurs ne suivent aucune formation. Et 12 000 d'entre eux sont inscrits au Centre national d'enseignement à distance (CNED), ce qui n'offre pas un réel encadrement pédagogique, surtout pour des jeunes qui ne sont pas habitués aux études (60 % n'ont que le niveau baccalauréat). Les recteurs ont été rappelés à l'ordre en début d'année scolaire. On peut s'attendre que le nouveau dispositif prévoira un effort tout particulier dans ce domaine.

Du côté des débouchés professionnels, le gouvernement devrait aménager les conditions d'accès à certains concours, reposant notamment sur la valorisation des expériences et non plus seulement sur la détention d'un diplôme, et organiser de nouvelles "filières professionnelles" avec les collectivités locales. Un fort "accompagnement" sera en outre réservé à ceux qui vont quitter le dispositif, comme l'aide à la rédaction du curriculum vitae, l'accès aux offres d'emplois proposées par les entreprises partenaires de l'éducation nationale…

Depuis près de deux ans, le ministère se mobilise, en effet, pour faciliter l'embauche des aides-éducateurs par des sociétés privées. Des accords nationaux ont été signés en ce sens avec, entre autres, Air France, Accor, Avenance (restauration collective), Adia-Adecco, Euro Disney, Vivendi, la SNCF, European Link (tourisme), et "23 accords locaux ont été conclus l'an dernier par les recteurs d'académie avec des entreprises locales", indique le rapport que le député Jacques Guyard (PS) avait rédigé pour le projet de loi de finances 2001. Une convention a en outre été passée, le 13 décembre 2000, avec l'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) afin de "préparer annuellement 5 000 aides-éducateurs à une insertion professionnelle dans l'industrie et les services qui s'y rattachent". D'ores et déjà, le ministère estime que 37 % des quelque 24 000 emplois-jeunes qui ont quitté l'éducation nationale depuis 1997 ont trouvé un emploi dans le secteur privé.

Isabelle Mandraud et Marie-Laure Phélippeau

Libération
Emplois-jeunes: Guigou détaille
Des concours leur seront réservés pour intégrer la fonction publique.

Par FRANÇOIS WENZ-DUMAS

Jeudi 7 juin 2001

Aide financière pour les associations, pérennisation des postes dans les services de l'Etat : tel est le dispositif de «consolidation» des emplois-jeunes qu'Elisabeth Guigou a officiellement présenté hier, en présence de ses collègues de l'Intérieur (Daniel Vaillant) et de l'Education nationale (Jack Lang). La ministre de l'Emploi avait levé depuis quelques jours (Libération d'hier) un coin du voile sur ces mesures. Elle a hier précisé les modalités de ce plan.

Ainsi les aides dégressives dont pourront bénéficier les associations qui ne sont pas prêtes à autofinancer leurs emplois-jeunes atteindront 100 000 F (15 245 euros) étalés sur trois ans. Et celles qui exercent une mission de service public pourront recevoir des préfectures une aide renouvelable (70 000 francs, soit 10 670 euros par an) dans le cadre de conventions triennales.

Concours réservés. Côté Education nationale, la principale nouveauté est la mise en place de concours spécifiques qui leur seront réservés.

«Deux questions se sont d'abord posées : fallait-il ou non maintenir le système, et comment assurer aux jeunes une formation concrète à leur futur métier ?», a expliqué Jack Lang. L'arbitrage, a-t-il confié, n'a pas été évident, et l'hypothèse de réduire à 40 000 ou 45 000 le nombre d'aides-éducateurs a même été un temps évoquée avant d'être abandonnée.

Les 70 000 postes d'emplois-jeunes de l'Education nationale seront donc maintenus, tout comme les 16 000 adjoints de sécurité de la police nationale et les 2 000 agents de justice. Les aides-éducateurs recrutés avant juillet 1998 verront leur contrat de cinq ans prolongé de quelques mois, afin qu'ils puissent achever l'année scolaire 2002-2003. Et ceux qui les remplaceront signeront d'emblée pour cinq ans, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici.

«Détecter des emplois.» Côté insertion professionnelle, Jack Lang a distingué plusieurs cas. Les 9 000 titulaires d'une licence n'inquiètent pas trop le ministre de l'Education nationale, qui a bon espoir de les voir intégrer la fonction publique par voie de concours normal avant l'échéance des cinq ans. Ce n'est pas le cas des 42 000 qui n'ont que le baccalauréat et sont pour certains entrés dans la troisième ou quatrième année de leur emploi-jeune. «J'ai demandé aux recteurs de tout mettre en œuvre pour les aider à préparer des concours de catégorie B de la fonction publique, pour détecter des emplois dans les entreprises et pour organiser de longs stages d'immersion», a-t-il assuré.

Enfin, pour tous ceux qui sont de niveau bac + 2 ou qui ont bon espoir d'atteindre ce niveau avant la fin de leur contrat, le gouvernement va mettre en place une «troisième voie» d'accès aux postes de titulaires de l'Education nationale, qui leur sera réservée, à côté des concours interne et externe. Ceux qui s'y présenteront verront leur expérience d'aide-éducateur prise en compte, dans le cadre de la validation des acquis.