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Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs
d'école et Pegc
Fédération Syndicale Unitaire
Section
du VAR
Aides-Educateurs
Revue
de presse - Juin 2001
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Aides
éducateurs "Un emploi, c'est un droit ! Un statut, c'est un dû
!"
Après les nombreuses
actions de l'année dernière organisées par le SNES et le SNUipp
et la déception de ne pas avoir vraiment été entendus, les Aides
Educateurs sont appellés à une forte mobilisation dès la rentrée
pour préparer une grève nationale unitaire pour le 27 septembre
2001.
Bien que les
Aides Éducateurs aient fait la preuve de la nécessité de nouveaux
emplois dans les établissements scolaires, en complément des postes
d’enseignants, le dispositif mis en place en 1997 ne prévoit pas
la transformation en emplois publics. Il ne résout en rien: les
problèmes de sortie du dispositif pour les Aides Éducateurs actuellement
en place. les problèmes rencontrés par les Aides Éducateurs dans
le choix et le déroulement de leur formation. l’absence de droit
sociaux pour ces personnels précaires (jours de carence, accident
du travail, aide sociale...). l’absence de déroulement de carrière
(SMIC pendant 5 ans et non prise en compte des années passées
au service de l’État en cas de réussite à un concours administratif).
Le gouvernement n'a fait que reconduire le même dispositif, faisant
appel à de nouveaux recrutés dont le statut sera toujours aussi
précaire. Les premiers contrats venant à échéance en juin 2003,
il y a urgence pour l'avenir de tous les Aides Educateurs. Le
SNUipp/FSU et le SNES/FSU se sont adressés aux autres syndicats
de l'Education Nationale pour appeler en commun à une grève nationale
unitaire des Aides Educateurs le jeudi 27 septembre.
Les
Aides Educateurs vont recevoir dans les établissements
un numéro de “Direct AE” appelant à la grève le 27 septembre.
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Les dépêches
du SNUipp - Communiqué de presse
Grande
déception
Les Aides-Educateurs
ont fait la preuve de la nécessité de nouveaux emplois dans les
écoles.
De nouveaux métiers ont émergé (bibliothécaire scolaire, maintenance
informatique, aide à l’intégration des enfants handicapés, encadrement
des sorties scolaires ...), complémentaires des nécessaires créations
de postes d’enseignants.
C’est pourquoi
le SNUipp exige la transformation du dispositif en emplois-publics
dans les écoles.
Le gouvernement
se contente d’annoncer le maintien du dispositif en l’état jusqu’en
2008.
Le gouvernement n’en tire aucune conséquence en terme de créations
d’emplois statutaires faisant ainsi le choix de pérenniser des
contrats de droit privé et de la précarité au sein des écoles.
Pourtant, à plusieurs reprises, le Ministère avait laissé entendre
que les contrats deviendraient des contrats de droit public !
Pourquoi avoir renoncé à une telle perspective ?
Manifestement
le souci de ne pas accroître les effectifs de la Fonction Publique
l’a emporté !
Pour ce
qui concerne les A.E. actuellement en poste, le Ministère se contente
de prolonger la durée des contrats des A.E. embauchés récemment
et de ne prévoir aucune sortie avant la fin de l’année scolaire
2002/2003. Il dit vouloir améliorer la formation en augmentant
le volume et l’accès à des concours 3e voie de la Fonction Publique
et mettre en place une validation des acquis professionnels.
Mais tout
cela est encore bien flou.
Le Ministère
de l’Education Nationale s’était engagé, à deux reprises, à ce
qu’aucun aide-éducateur ne se retrouve au chômage à la fin de
son contrat, il est impensable que l’Etat les renvoie au chômage
au bout de 5 ans à son service.
Le SNUipp
exigera du Gouvernement qu’il tienne ses engagements. Pour le
SNUipp il sera hors de question de continuer à recruter des jeunes
selon le même dispositif, de pérenniser un dispositif de personnels
précaires.
Pour cela
les aides-éducateurs seront dans l’action le 14 Juin dans les
départements et en grève nationale la 3e semaine de Septembre
pour un statut de droit public et la transformation du dispositif
en emplois publics.
Le SNUipp
va s’employer à construire la mobilisation des A.E. en convergence
avec les enseignants et les parents pour la création d’emplois
publics dans l’intérêt des écoles.
PARIS,
le 6 Juin 2001
* 220
500 emplois-jeunes, dont environ 70 000 Aides-Educateurs ont été
recrutés depuis Octobre 97 ... (55 % dans les écoles, 45 % en
collèges et lycées).
Le turn over est d’environ 25 % depuis la création du dispositif,
la plupart de ces « démissionnaires » sont partis d’eux-mêmes
parce qu’ils ont trouvé un autre emploi ne correspondant qu’exceptionnellement
à une formation proposée.
Les Aides-Educateurs ont en moyenne 23 ans, 74 % sont des femmes
... 60 % ont un niveau baccalauréat (contre 50 % au début du dispositif
... ce qui signifie que les plus diplômés trouvent le plus facilement
des débouchés ...) environ 25 % ont bac+2 et 15 % bac+3 et plus
....
Syndicat
National Unitaire des Instituteurs, Professeurs d'école et Pegc
128 Bd Blanqui 75013 PARIS
Tél. (33) 1 44 08 69 30 - Fax (33) 1 44 08 69 40

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FSU - Communiqué de presse du 06
juin 2001
Emplois-Jeunes
: Faire d'autres choix
Les
annonces gouvernementales sur le dispositif emplois-jeunes
ne répondent pas aux attentes qui se sont fortement exprimées
dans les services publics et aux inquiétudes exprimées par
les jeunes concernés. La FSU avait dès l’origine exprimé
un double souci : assurer à ces jeunes des débouchés vers
un emploi stable ; initier une politique de développement
de l’emploi public débouchant sur des emplois statutaires.
Des mesures sont certes annoncées pour contribuer à ce que
plus de jeunes obtiennent un emploi stable (prolongation
de contrats, formation, validation des acquis…) mais elles
sont loin d’apporter à tous la garantie que la FSU demande.
Par ailleurs en « consolidant » les emplois sous leur forme
actuelle et en refusant de les transformer en contrats de
droit public, le gouvernement prive les jeunes, notamment
les quelques 65 000 aides éducateurs, de la possibilité
d’obtenir les mêmes droits sociaux et syndicaux que ceux
avec qui ils travaillent. Pérennisant un dispositif d’emplois
précaires, de droit privé, il esquive la création d’emplois
publics statutaires que ce soit pour faire face aux besoins
nouveaux que les emplois jeunes ont fait apparaître ou pour
répondre aux besoins déjà anciens des services publics.
Faute de contribuer à un développement de l’emploi public,
les choix gouvernementaux reviennent à limiter les droits
et les perspectives des jeunes actuellement employés sur
les contrats à durée déterminée. La FSU appelle le gouvernement
à faire d’autres choix qui répondent véritablement aux attentes
et aux besoins. Elle continuera à agir pour une politique
de l’emploi public et à être aux côtés des jeunes pour leurs
droits et leur avenir.

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Le
maintien d'un grand nombre d'emplois-jeunes coûtera 40 milliards
de francs sur cinq ans
Le
Monde - 07.06.01
Six
ministres ont présenté, mercredi 6 juin, le plan de
pérennisation des emplois-jeunes, qui avaient été créés
en 1997. 40 milliards de francs leur seront consacrés
sur cinq ans, l'essentiel (28 milliards) allant aux
aides-éducateurs (éducation nationale) et aux adjoints de
sécurité (police). La majorité des syndicats dénonce
le maintien d'emplois précaires et plaide pour l'intégration
de ces jeunes dans la fonction publique.
Six
ministres se sont relayés, mercredi 6 juin, pour annoncer
la pérennisation des emplois-jeunes. Côte à côte, Elisabeth
Guigou (emploi et solidarité), Jack Lang (éducation), Daniel
Vaillant (intérieur), Claude Bartolone (ville), Guy Hascoët
(économie solidaire) et Michelle Demessine (tourisme) ont
défendu le plan du gouvernement qui maintient, jusqu'en
2008, le volume actuel des emplois-jeunes dans l'éducation
nationale et la police et prévoit une aide dégressive, pendant
trois années supplémentaires, pour une partie de ceux qu'emploient
les associations (Le Mondedu 5 juin).
Cette
seconde étape des emplois-jeunes nés en 1997, et dont les
premiers contrats arrivaient à échéance en 2002, mobilisera
40 milliards de francs supplémentaires sur cinq ans
(28 milliards pour l'éducation nationale et la police,
8 pour les associations, 4 pour les collectivités
locales). A elles seules, ces dernières recruteront d'ailleurs
10 000 jeunes en 2001. Au final, ces sommes correspondent
à une diminution du coût du programme qui nécessite actuellement
25 milliards de francs par an.
S'agissant
des jeunes déjà inscrits dans le parcours, Mme Guigou
s'est engagée à leur trouver un "débouché professionnel
durable", par le biais d'"un accompagnement personnalisé"
susceptible de leur assurer, à la sortie, un emploi ou une
formation. L'Etat prévoit ainsi 2 milliards de francs
pour renforcer les actions de formation dans les cinq prochaines
années.
Dans
l'éducation nationale, les aides-éducateurs venus remplacer
un emploi-jeune démissionnaire bénéficieront d'un contrat
de cinq ans et non plus limité à la durée restante de l'emploi.
Pour ceux qui ont été embauchés avant le 30 juin 1998,
il sera également proposé un contrat complémentaire jusqu'au
30 juin 2003. Le principe de la rotation sur ces postes
étant maintenu, les emplois-jeunes de la seconde étape seront
identiques à leurs prédécesseurs, c'est-à-dire de droit
privé. Mais, à la différence de leurs homologues dans le
secteur associatif, l'unique débouché reste pour eux l'enseignement.
"Il n'est pas impossible que certains types de métiers
puissent être construits dans l'éducation nationale, notamment
dans le domaine des nouvelles technologies et de la documentation",
a plaidé M. Lang.
A
l'annonce de ce plan, la déception a pointé dans les réactions
des organisations syndicales à l'exception de la CFTC et
de la CGC, plutôt satisfaites. "Le gouvernement préfère
jouer les "prolongations" d'un dispositif qui fait tourner
les jeunes sur des emplois à cinq ans plutôt que de transformer
ces activités en emplois durables", a commenté la CFDT.
"Les jeunes doivent être intégrés dans les administrations
et les établissements qui les ont recrutés", a renchéri
la CGT, qui organise le 16 juin un rassemblement national
des emplois-jeunes à Paris. Pour le secrétaire général de
Force ouvrière, Marc Blondel, "reconduire un système
qui deviendrait un passage obligé pour les jeunes à la recherche
d'un emploi revient à mettre en place un SMIC-jeune subventionné
qui enfermerait les bénéficiaires dans un sas d'où la sortie
serait aléatoire".
La
critique est tout aussi présente chez les syndicats d'enseignants.
"Finalement, il n'y a pas grand-chose de nouveau",
résume Elisabeth Labaye, secrétaire nationale du SNES-FSU
(second degré). Dans un communiqué, le SGEN-CFDT rejette
"une politique de bricolage" qui "essaie de maintenir
au moindre coût une offre devenue indispensable". "C'est
une forme d'hypocrisie, renchérit Nicole Geneix, secrétaire
générale du Snuipp-FSU (premier degré). On reconnaît
la nécessité de ces emplois, mais on ne tire pas les enseignements
des années passées. On ne change rien à la situation des
individus alors qu'ont été réellement créés des métiers
nouveaux. C'est incompréhensible ! On aurait au moins
pu procéder par étapes." Unanimes, les syndicats dénoncent
l'"occasion ratée" d'apporter une reconnaissance
réelle à ces missions nouvelles (bibliothèque scolaire,
aide à l'informatique, accompagnement des enfants handicapés...)
qui se sont fait jour depuis 1997.
La
FSU persiste à réclamer un statut de droit public pour les
emplois-jeunes et maintient sa journée d'action prévue le
14 juin, qui prendra des formes diverses selon les
académies, en attendant une grève nationale dans la troisième
semaine de septembre. De leur côté, SE-UNSA et SGEN-CFDT
ne rejettent pas le statut de droit privé mais en demandent
alors "tous les avantages". Hormis quelques voix,
dont le député François Goulard (DL, Morbihan), qui a dénoncé
la pérennisation d'"une fonction publique au rabais",
la droite est pour sa part restée plutôt silencieuse, assurant
qu'elle n'avait pas l'intention de supprimer tous les emplois-jeunes.
Isabelle
Mandraud et Marie-Laure Phélippeau
Une
"troisième voie" d'accès aux concours va être ouverte
Comme
prévu, les concours de la police, de l'éducation nationale
et de la fonction publique territoriale vont être aménagés
pour permettre aux emplois- jeunes d'être titularisés. une
"troisième voie" d'accès aux concours d'enseignants ou de
personnels administratifs (qui requièrent un niveau licence)
sera ainsi ouverte aux 17 000 jeunes recrutés
en 1998 et 1999 et titulaires d'un diplôme de bac + 2.
Elle s'appuiera sur la future loi de modernisation sociale
- dont le vote a été repoussé au 13 juin - prévoyant
la validation des acquis de l'expérience. Jack Lang a annoncé
que les textes réglementaires seront prêts pour une entrée
en vigueur à la session de recrutement 2001-2202. S'agissant
des aides-éducateurs recrutés en 1999, 2000 et 2001, et
titulaires du bac, des formations spéciales seront mi-ses
en place dans les universités pour les préparer aux concours.

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Emplois-jeunes
: poursuite de l'effort financier
Le Monde -
06.06.01
Le
plan de "consolidation" des emplois-jeunes annoncé, mercredi
6 juin, par Elisabeth Guigou, la ministre de l'Emploi et
de la Solidarité, représentera un engagement supplémentaire
de l'Etat de 40 milliards de francs sur cinq ans, avec le
recrutement dès 2002 de 10.000 nouveaux emplois-jeunes.
Depuis le lancement du plan emplois-jeunes, fin 1997, 272.000
emplois ont été créés et ont bénéficié à 312.000 jeunes,
selon Mme Guigou, qui a précisé que le cap des 350.000 jeunes
embauchés dans ce cadre devrait "être franchi à l'automne
2001".
Les 40 milliards qui seront mobilisés durant la période
2002-2006, viendront s'ajouter aux 135 milliards qu'aura
globalement coûté le plan sur la période 1997-2006.
Ils se décomposent de la façon suivante : 28 milliards pour
l'Education nationale, l'Intérieur et la Justice, 8 milliards
pour la consolidation dans les associations et les collectivités
locales et 4 milliards pour les 10.000 emplois-jeunes supplémentaires
recrutés en 2002.
Mme Guigou avait indiqué avant la conférence de presse à
des journalistes que les emplois-jeunes continueraient à
coûter annuellement "24 milliards de francs au budget
de l'Etat pour 2001, 2002 et 2003".
Parlant d'un "dispositif ambitieux", la ministre
a estimé qu'il s'agissait d'"un réel effort de la collectivité,
qui en vaut la peine".
"Il permet aux jeunes d'avoir le pied à l'étrier, d'avoir
confiance dans leur avenir, d'acquérir une expérience professionnelle
et permet à la société de bénéficier de nouveaux services
qui recréent le lien social de la solidarité et de la sécurité",
a souligné Mme Guigou.
Le plan prévoit notamment un renforcement des actions de
formation et de professionnalisation, un développement de
la validation des acquis professionnels et un appui à la
préparation des concours.
Ainsi, l'expérience "emploi-jeune" équivaudrait à une année
d'études, a précisé Mme Guigou.
Le dispositif prévoit par ailleurs l'adaptation des conditions
d'accès à la Fonction publique, nationale ou territoriale
pour tenir compte de l'expérience professionnelle.
Pour les jeunes qui sortiraient du dispositif, le plan prévoit
un accompagnement personnalisé pour une meilleure intégration
au marché du travail.
Le plan prévoit par ailleurs la poursuite des aides attribuées
aux associations et aux collectivités locales.
Les associations qui auraient besoin de temps pour "solvabiliser"
leurs emplois-jeunes vont se voir attribuer une aide supplémentaire
de 100.000 francs sur trois ans, dégressive.
Cette mesure devrait concerner près du tiers des quelque
37.000 associations entrées dans le dispositif.
Les associations qui, par leur activité, prolongent un service
public mais qui ont besoin d'un soutien financier plus durable,
pourront se voir accorder une aide d'un montant variable
(70.000 F en moyenne) dans le cadre de conventions pluri-annuelles
de trois ans.
Une aide sera aussi attribuée aux collectivités locales
à faibles ressources, d'un montant de 50.000 F par an en
moyenne, pendant trois ans.
Pour l'Education nationale, les 70.000 postes d'aide-éducateurs
créés depuis 1997 seront intégralement maintenus, a annoncé
Jack Lang, ministre de l'Education nationale.
Ils le seront soit dans leur forme actuelle de contrat à
durée déterminée de 5 ans pour les nouveaux contrats, soit
prolongés pour être portés à une durée totale de 5 ans.
La même logique prévaut pour les adjoints de sécurité dans
la Police nationale et au ministère de la Justice.

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Plan de consolidation
des emplois-jeunes
mercredi 06 juin 2001
PARIS
(AFP) - La ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth
Guigou, dévoile aujourd'hui le dispositif de consolidation
des emplois-jeunes, lesquels concernent aujourd'hui 275.000
personnes.
Dès
la mise en oeuvre du plan "Nouveaux services, nouveaux emplois",
une des mesures sociales phares du gouvernement, son auteur,
Martine Aubry, avait souligné que ces emplois devraient
être "pérennisés et professionnalisés", car ils répondaient
à un besoin social important.
Depuis,
de nombreux partis politiques de la gauche plurielle et
des syndicats n'ont eu de cesse de presser le gouvernement
de préciser son dispositif qui a bénéficié depuis la fin
1997 à plus de 300.000 personnes.
Objet
de nombreux arbitrages, le plan, a déclaré Mme Guigou, mardi,
à l'Assemblée nationale, répond au double objectif d'"assurer
à chaque jeune un débouché" et d'"assurer la consolidation
des services".
Il
vise en premier lieu à "renforcer les actions de formation
et de professionnalisation" des jeunes. Le dispositif cherche
aussi à transformer les emplois-jeunes en emplois définitifs
et à favoriser l'accès aux concours internes de la Fonction
publique.
Ainsi,
le gouvernement entend améliorer la "préparation des jeunes
pour les concours à la fonction publique nationale ou territoriale",
a précisé Mme Guigou devant les députés, ajoutant que l'expérience
professionnelle des jeunes serait prise en compte. Ceci
rejoint les projets du gouvernement concernant la validation
des acquis professionnels.
Pour
les jeunes qui ne pourraient envisager leur avenir dans
la Fonction publique, le gouvernement prévoit "des actions
de formation pour leur permettre de trouver des débouchés
dans le privé", selon Mme Guigou.
La
ministre a annoncé un "suivi personnalisé" de ces jeunes,
"dès lors qu'on s'apercevra que 6 mois, par exemple, avant
l'expiration de leur contrat, ils n'ont pas encore de débouché
en vue".
Concernant
la consolidation des activités, les mesures dépendront du
type d'employeur: associations, Etat ou collectivités locales
essentiellement.
Dans
ce dernier cas, pour que l'activité soit maintenue, elle
devrait être intégrée dans la liste des emplois des collectivités
locales.
Le
plan devrait détailler les aides pour ce qui concernent
les collectivités, qui, faute de ressources, se retrouveraient
dans l'impossibilité de financer 100% de l'activité.
Les
collectivités territoriales, Conseil général, Conseil régional,
et aussi des financements extérieurs devraient être sollicités.
Mme
Guigou a aussi annoncé mardi une aide de l'Etat pour les
associations qui ont besoin de temps pour "solvabiliser"
les activités emplois-jeunes. L'aide sera versée "pendant
une période transitoire, selon un sytème dégressif mais
pendant une durée plus longue que ce qui a été prévu au
départ".
Actuellement,
l'aide versée par l'Etat pour un emploi jeune correspond
à 80% du SMIC.
Pour
les associations "qui n'ont aucun espoir de solvabiliser"
les activités, le gouvernement proposera "des conventions,
sans doute triennales, passées avec l'Etat".
Quant
aux postes dans l'Education nationale et la Police nationale,
ils "seront maintenus dans leur forme actuelle", a dit Mme
Guigou.
En
2001, le coût des emplois jeunes doit s'élever à 24 milliards
de francs (3,66 milliards d'euros).

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Les
emplois-jeunes seront prolongés
Le
Monde 04.06.01
Elisabeth
Guigou doit présenter, mercredi 6 juin, un plan destiné
à pérenniser ces emplois créés en 1997. Jack Lang a obtenu
le maintien des aides-éducateurs et la police continuera
de recruter des adjoints de sécurité. Les aides aux associations
seront réduites.
L'impatience
grandissant, le gouvernement a enfin fixé la date : mercredi
6 juin, la ministre de l'emploi et de la solidarité, Elisabeth
Guigou, présentera le plan de pérennisation des emplois-jeunes.
L'annonce pourrait être "plurielle" tant les ministres,
qu'il s'agisse de l'éducation nationale, de l'intérieur,
de l'environnement, du sport ou du tourisme, sont concernés
par l'avenir de ce programme, le premier né en 1997 dans
la liste des "grandes lois sociales" de la gauche.
Jack Lang, pour l'éducation nationale, le ministre de l'intérieur,
Daniel Vaillant, peut-être même Marie-Georges Buffet, la
ministre communiste de la jeunesse et des sports, et Dominique
Voynet, ministre de l'environnement, devraient donc être
présents.
Après de longues et laborieuses discussions interministérielles,
la plupart des emplois-jeunes, aujourd'hui au nombre de
276 950, vont être prolongés. Soit parce que leurs employeurs
vont bénéficier d'une "rallonge" financière, soit,
tout simplement, parce que les postes créés par loi, notamment
dans l'éducation nationale et la police, seront maintenus.
Conçus pour une période de cinq ans, les premiers emplois-jeunes
devaient arriver à échéance en 2002. Le gouvernement a cependant
privilégié un traitement au cas par cas. Dans chacune des
grandes "familles" d'emplois-jeunes, associations, collectivités
locales, éducation nationale, police, le dispositif s'appliquera
différemment selon les difficultés rencontrées et l'utilité
des "nouveaux services" qui ont émergé.
"Nous allons pérenniser le plus grand nombre des emplois-jeunes
(…). Naturellement, les modalités de cette pérennisation
et de l'accompagnement de l'Etat seront très différentes
selon les domaines d'activité", avait prévenu Lionel
Jospin, en septembre 2000, lors des journées parlementaires
du groupe socialiste à Lyon.
Première distinction : les mesures de "consolidation"
des emplois-jeunes s'étendront pour certains jusqu'en
2005 et pour d'autres jusqu'en 2008, principalement dans
la fonction publique, où les contrats à durée déterminée
de cinq ans, de droit privé, subsisteront. Quoique restreint,
le robinet des embauches reste donc ouvert. "Il faut
continuer à proposer un volant d'emplois-jeunes, certes
pas dans la même proportion: ça permet aux jeunes de mettre
le pied à l'étrier", indiquait récemment Mme
Guigou, qui devrait se rendre sur le terrain le 8 juin à
Limoges, puis le 2 juillet à Rennes. Ce sera le cas, en
particulier, dans la police, où le volume des 25 000 emplois
actuels ne devrait pas beaucoup baisser. Parce que "plus
personne n'imagine s'en passer", les aides-éducateurs,
surtout dans le primaire, bénéficieront également de prolongations.
Dans les associations, en revanche, le coup de pouce s'étalera,
pour certaines d'entre elles, sur trois ans, à raison de
70 000 francs par an et par emploi, à charge, pour les préfets,
de les sélectionner. Pour d'autres, dont les métiers sont
désormais solvables ou en passe de le devenir, l'aide financière
de l'Etat (près de 100 000 francs aujourd'hui par an et
par emploi pendant cinq ans) s'éteindra. Dans les collectivités
locales les plus innovantes ou les plus pauvres, elle sera
reconduite à hauteur de 50 000 francs, en moyenne, par emploi.
RECLASSEMENT
Voilà pour l'avenir des postes. S'agissant des
jeunes qui les occupent aujourd'hui, le gouvernement souhaite
mettre en place des programmes d'accompagnement et favoriser
leur reclassement en renforçant la formation et la professionnalisation
des métiers. Les concours de la fonction publique seront
aménagés, comme c'est déjà le cas dans la police, pour leur
permettre de faire valoir leur expérience. Dans l'esprit
du gouvernement, les titulaires des emplois-jeunes doivent
en effet continuer de "tourner". Depuis 1997, 311 740 jeunes
ont occupé un de ces emplois et 25 % d'entre eux l'ont quitté,
dont près de trois quarts des cas, de leur propre chef.
Tout le nouveau dispositif sera précédé, en 2001, d'une
opération de "diagnostic" dans chaque domaine concerné.
Le coût de l'allongement du programme, qui atteint près
de 24 milliards de francs en 2001, sera quelque peu alourdi
en 2002, étant entendu qu'il devrait diminuer aussitôt passé
ce cap. Plus sélectives et limitées dans le temps, les aides
financières devraient en effet décroître avec la sortie
de certains emplois-jeunes. Avant son départ du gouvernement,
Martine Aubry avait estimé à "55 %" la part des
emplois-jeunes, dans le secteur associatif, en passe de
devenir autonomes financièrement. Un schéma repris, en deux
étapes, par sa remplaçante, Mme Guigou. Plusieurs
députés, dont Eric Besson, secrétaire national au PS pour
l'emploi, contestent pourtant ce chiffre.
Les discussions qui ont précédé l'annonce de ce plan se
sont avérées, il est vrai, des plus délicates. Pressés par
les parlementaires d'envoyer des signaux positifs, face
à des jeunes de plus en plus angoissés par leur avenir –
certains se sont d'ailleurs regroupés en collectifs –, le
gouvernement a longtemps tergiversé sur les modalités comme
sur le calendrier. Jugeant les premiers plans de pérennisation
ébauchés trop modestes, plusieurs députés étaient montés
au créneau, arguant de l'effet désastreux qu'ils produiraient
pour toute la gauche. Du coup, l'affaire a traîné et les
discussions ont repris de plus belle après les élections
municipales.
Isabelle Mandraud

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Ecoles,
collèges et lycées vont garder leurs aides-éducateurs
Le
Monde - 04.06.01
Même
s'il gardait un silence absolu sur le dispositif de pérennisation
de ses 70 000 postes d'aides-éducateurs, soit le plus gros
bataillon des emplois-jeunes, le ministère de l'éducation
nationale laissait filtrer ce week-end son sentiment de
"satisfaction".
C'est
sans doute le dossier qui aura suscité les arbitrages les
plus délicats – une réunion interministérielle devrait encore
se tenir mardi 5 juin pour d'ultimes ajustements.
Si la pérennisation de ces fonctions ne faisait plus de
doute, Jack Lang, le ministre de l'éducation nationale,
estimait, mi-mai, que leur nombre dépendait des largesses
de Bercy, s'attendant que "la moitié, peut-être les
deux tiers", des emplois seraient maintenus. Pour l'heure,
il semble que Matignon ait tranché en faveur d'un maintien
massif du nombre de postes, proche des 70 000 budgétés actuellement.
Le dispositif continuerait de coûter, pour la seule éducation
nationale, entre 7 et 8 milliards de francs par an.
Le recrutement s'effectuerait dans les mêmes conditions
qu'aujourd'hui, c'est-à-dire sous la forme d'un contrat
de droit privé d'une durée de cinq ans, tant dans les écoles
primaires, qui emploient aujourd'hui 58 % des aides-éducateurs,
que dans les établissements du second degré. En optant à
nouveau pour un statut privé afin de ne pas grossir les
effectifs de la fonction publique, le gouvernement risque
de déclencher la colère des syndicats, celle de la FSU notamment,
principale fédération de l'éducation.
"C'est mauvais pour ces jeunes en termes de droits.
C'est mauvais pour le service public parce que cela constitue
une brèche que l'on ne voudrait pas voir renouvelée. On
avait prévu une grève des aides-éducateurs en septembre
: plus que jamais, ils l'auront !", commente une secrétaire
nationale du SNES-FSU (second degré). Le Syndicat des enseignants
(SE-UNSA), plus mesuré, demande que "les aides-éducateurs
aient alors tous les droits des salariés du privé".
Les aides-éducateurs déjà en poste, et notamment les premiers
à avoir été recrutés fin 1997, ne pourront pas bénéficier
une seconde fois de ce type de contrat. En revanche, les
jeunes embauchés sur les postes d'aides-éducateurs démissionnaires
pourront occuper ces emplois pendant cinq ans, et non plus
seulement pour le laps de temps qui restait à leur prédécesseur.
Leur formation – et donc leur sortie du dispositif – en
sera facilitée.
La formation des aides-éducateurs constitue, en effet, le
point noir du système actuel. Mise en place trop lente,
difficulté à dégager des heures dans les emplois du temps,
toute-puissance des établissements employeurs: les syndicats
ont multiplié les alertes à ce sujet. Le ministère reconnaît
lui-même que près de 20 000 des aides-éducateurs ne suivent
aucune formation. Et 12 000 d'entre eux sont inscrits au
Centre national d'enseignement à distance (CNED), ce qui
n'offre pas un réel encadrement pédagogique, surtout pour
des jeunes qui ne sont pas habitués aux études (60 % n'ont
que le niveau baccalauréat). Les recteurs ont été rappelés
à l'ordre en début d'année scolaire. On peut s'attendre
que le nouveau dispositif prévoira un effort tout particulier
dans ce domaine.
Du côté des débouchés professionnels, le gouvernement devrait
aménager les conditions d'accès à certains concours, reposant
notamment sur la valorisation des expériences et non plus
seulement sur la détention d'un diplôme, et organiser de
nouvelles "filières professionnelles" avec les
collectivités locales. Un fort "accompagnement" sera
en outre réservé à ceux qui vont quitter le dispositif,
comme l'aide à la rédaction du curriculum vitae, l'accès
aux offres d'emplois proposées par les entreprises partenaires
de l'éducation nationale…
Depuis près de deux ans, le ministère se mobilise, en effet,
pour faciliter l'embauche des aides-éducateurs par des sociétés
privées. Des accords nationaux ont été signés en ce sens
avec, entre autres, Air France, Accor, Avenance (restauration
collective), Adia-Adecco, Euro Disney, Vivendi, la SNCF,
European Link (tourisme), et "23 accords locaux ont
été conclus l'an dernier par les recteurs d'académie avec
des entreprises locales", indique le rapport que le
député Jacques Guyard (PS) avait rédigé pour le projet de
loi de finances 2001. Une convention a en outre été passée,
le 13 décembre 2000, avec l'Union des industries métallurgiques
et minières (UIMM) afin de "préparer annuellement 5
000 aides-éducateurs à une insertion professionnelle dans
l'industrie et les services qui s'y rattachent". D'ores
et déjà, le ministère estime que 37 % des quelque 24 000
emplois-jeunes qui ont quitté l'éducation nationale depuis
1997 ont trouvé un emploi dans le secteur privé.
Isabelle Mandraud et Marie-Laure Phélippeau

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Libération
Emplois-jeunes: Guigou détaille
Des concours leur
seront réservés pour intégrer la fonction publique.
Par FRANÇOIS WENZ-DUMAS
Jeudi
7 juin 2001
Aide
financière pour les associations, pérennisation des postes
dans les services de l'Etat : tel est le dispositif
de «consolidation» des emplois-jeunes qu'Elisabeth
Guigou a officiellement présenté hier, en présence de ses
collègues de l'Intérieur (Daniel Vaillant) et de l'Education
nationale (Jack Lang). La ministre de l'Emploi avait levé
depuis quelques jours (Libération d'hier) un coin
du voile sur ces mesures. Elle a hier précisé les modalités
de ce plan.
Ainsi
les aides dégressives dont pourront bénéficier les associations
qui ne sont pas prêtes à autofinancer leurs emplois-jeunes
atteindront 100 000 F (15 245 euros) étalés sur trois ans.
Et celles qui exercent une mission de service public pourront
recevoir des préfectures une aide renouvelable (70 000 francs,
soit 10 670 euros par an) dans le cadre de conventions triennales.
Concours
réservés. Côté Education nationale, la principale nouveauté
est la mise en place de concours spécifiques qui leur seront
réservés.
«Deux
questions se sont d'abord posées : fallait-il ou non
maintenir le système, et comment assurer aux jeunes une
formation concrète à leur futur métier ?», a expliqué
Jack Lang. L'arbitrage, a-t-il confié, n'a pas été évident,
et l'hypothèse de réduire à 40 000 ou 45 000 le nombre d'aides-éducateurs
a même été un temps évoquée avant d'être abandonnée.
Les
70 000 postes d'emplois-jeunes de l'Education nationale
seront donc maintenus, tout comme les 16 000 adjoints de
sécurité de la police nationale et les 2 000 agents de justice.
Les aides-éducateurs recrutés avant juillet 1998 verront
leur contrat de cinq ans prolongé de quelques mois, afin
qu'ils puissent achever l'année scolaire 2002-2003. Et ceux
qui les remplaceront signeront d'emblée pour cinq ans, ce
qui n'était pas le cas jusqu'ici.
«Détecter
des emplois.» Côté insertion professionnelle, Jack Lang
a distingué plusieurs cas. Les 9 000 titulaires d'une licence
n'inquiètent pas trop le ministre de l'Education nationale,
qui a bon espoir de les voir intégrer la fonction publique
par voie de concours normal avant l'échéance des cinq ans.
Ce n'est pas le cas des 42 000 qui n'ont que le baccalauréat
et sont pour certains entrés dans la troisième ou quatrième
année de leur emploi-jeune. «J'ai demandé aux recteurs
de tout mettre en œuvre pour les aider à préparer des concours
de catégorie B de la fonction publique, pour détecter des
emplois dans les entreprises et pour organiser de longs
stages d'immersion», a-t-il assuré.
Enfin,
pour tous ceux qui sont de niveau bac + 2 ou qui ont bon
espoir d'atteindre ce niveau avant la fin de leur contrat,
le gouvernement va mettre en place une «troisième voie»
d'accès aux postes de titulaires de l'Education nationale,
qui leur sera réservée, à côté des concours interne et externe.
Ceux qui s'y présenteront verront leur expérience d'aide-éducateur
prise en compte, dans le cadre de la validation des acquis.

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