Projet de traité de Constitution Européenne...

... et Ecole Maternelle


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ARTICLE Il-74 : Droit à l'éducation

I. Toute personne a droit à l'éducation, ainsi qu'à l'accès à la formation professionnelle et continue.
2. Ce droit comporte la faculté de suivre gratuitement l'enseignement obligatoire
N'est-il pas dans les projets du Gouvernement de définir la scolarité obligatoire de 5 à 16 ans ? Le cycle 1 commençant à la Grande Section ? La gratuité de l'École Maternelle : tout petits de 2 ans, petits et moyens selon que leurs parents seraient riches ou pas... ? De même pour l'enseignement supérieur dont la plupart des étudiants sont déjà obligés d'avoir un "petit boulot" ou s'endetter pour financer leurs études...

3. La liberté de créer des établissements d'enseignement dans le respect des principes démocratiques, ainsi que le droit des parents d'assurer l'éducation et l'enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques, sont respectés selon les lois nationales qui en régissent l'exercice.
Voilà de quoi entériner le dualisme scolaire !

En France, et quasiment nulle autre part ailleurs dans le monde, il existe une école maternelle de grande qualité, animée par des enseignants recrutés et formés au même niveau que tous les autres. Toutes les études du Ministère lui-même montrent que la scolarisation dès l'âge de 2 ans est d’une grande efficacité dans la prévention et la lutte contre les échecs scolaires par la préparation à l’acquisition des savoirs fondamentaux et la maîtrise de la langue. http://83.snuipp.fr/maternelle/textes2ans.htm

La dernière publication d'"Éducation et Formations" - N°66 http://83.snuipp.fr/maternelle/question1.pdf le confirme :

"Aujourd’hui encore, l’effet bénéfique d’une scolarité maternelle longue peut se constater et les quelques élèves qui sont entrés en maternelle à quatre ans ou plus seulement, redoublent le CP ou le CE1 pratiquement deux fois plus que ceux entrés à trois ans.
Lorsque l’on sait que les élèves qui redoublent le CP ou le CE1 ont des carrières scolaires plus difficiles et quittent plus souvent le système éducatif sans qualification que les autres, il apparaît nettement qu’une scolarisation longue en maternelle contribue à améliorer à la fois le devenir scolaire des élèves qui en ont bénéficié et l’efficacité globale du système éducatif".
Sur le site du MEN : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/revue66/question1.pdf

La proposition de la commission Thélot, d’avancer l’âge de l’obligation scolaire à cinq ans serait peut-être un progrès si dans un même temps les missions de l’école maternelle étaient réaffirmées et l’utilité sociale d’une scolarisation précoce reconnue. Mais ce n’est pas le cas, c’est même tout le contraire et les différents budget de ces dernière années ont entraîné une baisse de la scolarisation des 2 ans de 35 à 28,8% en France !

Cette proposition en réalité menace sérieusement l’école maternelle. Certains pédiatres, appelés en appui, ont même tenté de faire croire que la scolarisation précoce produisait des enfants violents, voire délinquants. 

Et puis, rappelons-nous...

« Nous avons lancé à titre expérimental cette année 100 classes de cours préparatoire dédoublées. L’idéal serait, à la rentrée prochaine, de monter en puissance le dispositif dans toutes les zones sensibles. Nous allons d’abord en faire le bilan puis nous ferons des choix : par exemple, ne faut-il pas freiner la scolarisation des enfants de deux ans, qui concerne un tiers des élèves du primaire, et libérer des emplois pour dédoubler les grandes sections de maternelle ? L’accueil des enfants à deux ans a souvent permis de maintenir des effectifs et de ne pas fermer de classes. Mais cela prouve bien que ce qui ne sont pas des raisons scolaires qui ont encouragé la scolarisation précoce mais des raisons sociales, économiques. »
« La Croix » daté du 7 Mars 2003

La scolarisation à trois ans n'est «pas menacée», assure Xavier Darcos - 04/11/2003

PARIS (AP) -- Le ministre délégué à l'Enseignement scolaire Xavier Darcos a assuré mardi devant l'Assemblée nationale que la scolarisation à l'école maternelle pour les enfants de trois ans «n'est pas menacée».
Évoquant la préscolarisation des enfants de deux ans, Xavier Darcos a souligné que «c'est pour une raison qui n'a pas de raison scolaire, c'est pour une raison sociale»: «cela bénéficie surtout aux enfants des familles de cadres, aux enfants d'immigrés et aux enfants étrangers».
Couvert par le tollé venu des rangs de l'opposition, le ministre délégué à l'Enseignement scolaire a ajouté que «cela n'a pas d'impact sur la suite de la scolarisation dans les milieux modestes».
«Nous continuerons à accueillir les enfants de deux ans dans les endroits où c'est nécessaire», a déclaré Xavier Darcos. Mais «ne faites pas croire que la carrière scolaire est engagée selon qu'ils sont scolarisés à un âge où ils ne connaissent pas leur nom» ou à trois ans, a-t-il conclu. AP

« 10 Propositions :
1 - Cesser de développer l’accueil des enfants âgés de deux à trois ans en maternelle dans les conditions actuelles. » ...

Le rapport Thélot vient "valider" cette idée en y apportant sa caution intellectuelle : "l’indispensable" commence à cinq ans. Et avant... à charge pour les collectivités locales d’organiser la pré-scolarisation, la garderie d’enfants, selon ses choix, ses besoins, ses moyens, bien entendu. C’est une nouvelle version de la décentralisation selon Jean-Pierre Raffarin qui n’est en fait là aussi qu’une privatisation déguisée, qui creuse toujours un peu plus la fracture scolaire et donc aggrave les risques d’inégalités sociales. 

Et « l’indispensable » s’arrête toujours à seize ans. Vient alors le temps des « partenaires ». Le « statut rémunéré pour les lycéens » de l’enseignement professionnel, s’il était mis en œuvre, non seulement découragerait d’abord les jeunes — en particulier des milieux défavorisés — de tenter les filières générales pour un gain immédiat, mais constituerait une nouvelle victoire pour le secteur marchand dans sa conquête résolue du secteur de l’éducation...

Au-delà de l'École Maternelle, c'est bien l'ensemble du Service Public d'Éducation Nationale qui est à nouveau menacé.