En
France, et quasiment nulle autre part ailleurs dans le monde,
il existe une école maternelle de grande qualité, animée par des
enseignants recrutés et formés au même niveau que tous les autres.
Toutes les études du Ministère lui-même montrent que la scolarisation
dès l'âge de 2 ans est d’une grande efficacité dans la prévention
et la lutte contre les échecs scolaires par la préparation à l’acquisition
des savoirs fondamentaux et la maîtrise de la langue. http://83.snuipp.fr/maternelle/textes2ans.htm
La
dernière publication d'"Éducation
et Formations" - N°66 http://83.snuipp.fr/maternelle/question1.pdf
le confirme :
"Aujourd’hui
encore, l’effet bénéfique d’une scolarité maternelle longue peut
se constater et les quelques élèves qui sont entrés en maternelle
à quatre ans ou plus seulement, redoublent le CP ou le CE1 pratiquement
deux fois plus que ceux entrés à trois ans.
Lorsque l’on sait que les élèves qui redoublent le CP ou le CE1
ont des carrières scolaires plus difficiles et quittent plus souvent
le système éducatif sans qualification que les autres, il apparaît
nettement qu’une scolarisation longue en maternelle contribue
à améliorer à la fois le devenir scolaire des élèves qui en ont
bénéficié et l’efficacité globale du système éducatif".
Sur
le site du MEN : ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/revue66/question1.pdf
La
proposition de la commission Thélot, d’avancer l’âge de l’obligation
scolaire à cinq ans serait peut-être un progrès si dans un même
temps les missions de l’école maternelle étaient réaffirmées et
l’utilité sociale d’une scolarisation précoce reconnue. Mais ce
n’est pas le cas, c’est même tout le contraire et les différents
budget de ces dernière années ont entraîné une baisse de la scolarisation
des 2 ans de 35 à 28,8% en France !
Cette
proposition en réalité menace sérieusement l’école maternelle.
Certains pédiatres, appelés en appui, ont même tenté de faire
croire que la scolarisation précoce produisait des enfants violents,
voire délinquants.
Et
puis, rappelons-nous...
« Nous
avons lancé à titre expérimental cette année 100 classes de cours
préparatoire dédoublées. L’idéal serait, à la rentrée prochaine,
de monter en puissance le dispositif dans toutes les zones sensibles.
Nous allons d’abord en faire le bilan puis nous ferons des choix :
par exemple, ne faut-il pas freiner la scolarisation des enfants
de deux ans, qui concerne un tiers des élèves du primaire, et
libérer des emplois pour dédoubler les grandes sections de maternelle ?
L’accueil des enfants à deux ans a souvent permis de maintenir
des effectifs et de ne pas fermer de classes. Mais cela prouve
bien que ce qui ne sont pas des raisons scolaires qui ont encouragé
la scolarisation précoce mais des raisons sociales, économiques. »
« La Croix » daté du 7 Mars 2003
La scolarisation
à trois ans n'est «pas menacée», assure Xavier Darcos -
04/11/2003
PARIS
(AP) -- Le ministre délégué à l'Enseignement scolaire Xavier Darcos
a assuré mardi devant l'Assemblée nationale que la scolarisation
à l'école maternelle pour les enfants de trois ans «n'est pas
menacée».
Évoquant la préscolarisation des enfants de deux ans, Xavier Darcos
a souligné que «c'est pour une raison qui n'a pas de raison scolaire,
c'est pour une raison sociale»: «cela bénéficie surtout aux enfants
des familles de cadres, aux enfants d'immigrés et aux enfants
étrangers».
Couvert par le tollé venu des rangs de l'opposition, le ministre
délégué à l'Enseignement scolaire a ajouté que «cela n'a pas d'impact
sur la suite de la scolarisation dans les milieux modestes».
«Nous continuerons à accueillir les enfants de deux ans dans les
endroits où c'est nécessaire», a déclaré Xavier Darcos. Mais «ne
faites pas croire que la carrière scolaire est engagée selon qu'ils
sont scolarisés à un âge où ils ne connaissent pas leur nom» ou
à trois ans, a-t-il conclu. AP
« 10
Propositions :
1 - Cesser de développer l’accueil des enfants âgés de deux à
trois ans en maternelle
dans les conditions actuelles. » ...
Le
rapport
Thélot vient "valider" cette idée en y apportant
sa caution intellectuelle : "l’indispensable" commence
à cinq ans. Et avant... à charge pour les collectivités locales
d’organiser la pré-scolarisation, la garderie d’enfants, selon
ses choix, ses besoins, ses moyens, bien entendu. C’est une nouvelle
version de la décentralisation selon Jean-Pierre Raffarin qui
n’est en fait là aussi qu’une privatisation déguisée, qui creuse
toujours un peu plus la fracture scolaire et donc aggrave les
risques d’inégalités sociales.
Et
« l’indispensable » s’arrête toujours à seize ans. Vient
alors le temps des « partenaires ». Le « statut
rémunéré pour les lycéens » de l’enseignement professionnel,
s’il était mis en œuvre, non seulement découragerait d’abord les
jeunes — en particulier des milieux défavorisés — de tenter les
filières générales pour un gain immédiat, mais constituerait une
nouvelle victoire pour le secteur marchand dans sa conquête résolue
du secteur de l’éducation...
Au-delà
de l'École Maternelle, c'est bien l'ensemble du Service Public
d'Éducation Nationale qui est à nouveau menacé.