Le
même enseignement pour tous
Le
collectif pour un plan de rattrapage dans l'académie de Nice lance
une grande campagne d'information pour interpeller ministre et
futurs députés sur les conditions et les besoins en terme d'effectifs
de l'enseignement dans le Var et les Alpes-Maritimes
Lanterne rouge de l'éducation
nationale, l'académie de Nice enregistre un déficit de 820 postes
d'enseignants dans les écoles du premier degré, et de 1 194 postes
dans le second degré. Un déficit auquel s'ajoutent les 959 postes
à pourvoir pour la rentrée 2002 en terme de personnels ATOSS (administratifs,
techniques, ouvriers, services, santé, sociaux)
C'est la raison pour
laquelle, à l'aube d'une nouvelle répartition parlementaire, le
collectif pour un plan de rattrapage de l'académie de Nice (1)
interpelle les futurs députés du Var et des Alpes-Maritimes à
travers une plaquette d'information, véritable constat de l'enseignement
dans l'académie pour laquelle le collectif lance un véritable
cri d'alarme.
Force est de constater
justement, que de nombreux efforts ont été consentis depuis trois
ans dans l'Académie de Nice par l'Education nationale. « Mais
la hausse démographique a aggravé la situation » dénonce
Michel Fortuna représentant FSU pour le collectif varois. Sur
les 349 postes d'enseignants créés dans le premier degré au cours
des trois dernières années (162 dans le Var, 187 dans les Alpes-Maritimes)
« la moitié a servi à accueillir les 4 107 élèves supplémentaires
arrivés dans notre académie ». Et les prévisions d'effectifs
pour la rentrée 2002 préjugent de l'aggravation de la situation :
1 854 élèves supplémentaires dans le Var, 2 273 dans
les Alpes-Maritimes. La seule région de France sans doute « où
les enfants de 3 ans ne sont pas tous scolarisés faute de places ».
Constat à l'identique
dans le second degré. Depuis la rentrée 2000, 765 postes ont été
implantés pour le rattrapage et l'augmentation démographique (7 655
élèves supplémentaires en collèges, lycées et lycées professionnels)
et 148 pour la mise en place des différentes réformes. « Mais,
souligne le collectif, le nombre d'élèves par division est de
24,8 en collège, 30,4 en lycées et 21,9 en lycées professionnels ».
La moyenne nationale
s'élève à 24 élèves par classe en collège, 28,5 en lycée et 20
en LP. Rattraper ce retard, c'est « créer l'équivalent de
118 classes en collège, 83 en lycée et 63 en lycées professionnels,
soit 540 postes d'enseignants. 230 postes nécessaires pour proposer
une offre de formation équivalente à celle proposée dans les autres
académies ». Sans oublier les postes d'ATOSS.
Autant de données,
situation et chiffres mis en exergue au sein de cette plaquette
d'information et de revendication. La parole y est également donnée
aux enseignants, élèves, parents d'élèves, directeurs d'établissement,
pour ajuster au mieux l'état des lieux.
D'autant que, soulève
encore le collectif « ces éléments que nous rappelons ne
tiennent pas compte de la réduction du temps de travail (en particulier
pour les personnels administratifs), l'accueil des enfants handicapés
etc. » Sans parler des structures d'accueil déficitaires.
Malgré les efforts
des départements, notamment le Conseil général du Var, et les
investissements consentis pour la réalisation de nouveaux collèges :
« les indicateurs démographiques laissent présager que cela
ne sera pas suffisant ».
Autant d'éléments qui
justifient un effort l'Education nationale, laquelle doit allouer
à l'académie des « moyens atypiques ».
Ce bulletin sera distribué
dans tous les établissements du premier et second degré de l'académie :
« Notre seul but est de faire en sorte que les enfants de
l'Académie de Nice disposent des mêmes moyens que les autres enfants
en France » conclut le collectif.
La plaquette, qui fait
également office de pétition, sera distribuée à 10 000 exemplaires
dans le Var et les Alpes-Maritimes. Il sera difficile de faire
l'impasse...
1. Le collectif
pour un plan de rattrapage de l'académie de Nice est composé des
organisations varoises et des Alpes-Maritimes : FCPE, PEEP,
FIDL, FSU (SNASUB, SNEP, SNES, SNUEP, SNICS, SNUAS-FP, SNUipp,
UNATOS) CFDT (SGEN), CSEN (SNLAC, SNE), SNCL (FAEN), CGT (SGPEN,
SDEN) et UNSA (A & I, SNAEN, SNPDEN).
Ont assisté
à la présentation de l'action du collectif à Toulon : Patricia
Bruzzo (PEEP), Sylvie Bonnet et Catherine Mulac (FCPE), Isabelle
Cima, Emmanuel Trigo, Michel Fortuna, Jean-Pierre Andrau (FSU),
Jean-Paul Ricord (SNCL/FAEN), Annie Brandon (CSEN/SNE) et Françoise
Tomaszyk (CSEN /SNALC).