Confirmation
- Taille des classes et réussite scolaire
C'est
bien ce que nous affirmions, chiffres
du Ministère à l'appui (Géographie
de l'École
Avril 2003 - Chapitre 13, Page 38), lors du Grand Débat
pour l'École : alors ? Volonté politique de faire réussir
tous les élèves ou école à plusieurs vitesses ? La prochaine
période préparant la Loi d'Orientation doit permettre de
poursuivre le débat... et l'action !
La
taille des classes peut être décisive pour la réussite
des élèves
LE
MONDE | 04.09.04 | 13h08
Le nombre d'élèves
par classe a une influence décisive sur la réussite
scolaire. Telle est la principale conclusion d'un travail inédit
de l'économiste Thomas Piketty, qui s'est appuyé sur une
nouvelle méthode de travail statistique. Le chercheur
s'oppose ainsi au discours ambiant sur la question, qui
conclut qu'à moins d'une baisse drastique des effectifs,
inenvisageable pour des raisons budgétaires, la réduction
des effectifs, telle qu'elle est esquissée dans les zones
d'éducation prioritaire (ZEP), n'est pas cruciale pour
combattre les inégalités. M. Piketty souligne que si l'on
souhaite rester à budget constant, une réduction de la
taille des classes dans les établissements défavorisés
aurait un effet sensible sur les résultats, tandis qu'une légère
augmentation des effectifs dans les autres écoles ne les pénaliserait
pas.
La rentrée
scolaire est le cadre rituel des plaintes convergentes des
parents sur les classes surchargées et des enseignants sur
l'insuffisance des moyens qui leur sont consacrés. Dans ce
contexte, le travail que vient d'achever l'économiste
Thomas Piketty sur "l'impact de la taille des
classes et de la ségrégation sociale sur la réussite
scolaire dans les écoles françaises" devrait
relancer le débat sur les politiques à mettre en œuvre
pour réduire les inégalités scolaires.
"Le discours ambiant depuis plusieurs années, c'est
de dire que cela ne sert à rien d'abaisser la taille
moyenne des classes de quelques élèves, que ce qui
pourrait être efficace, c'est de créer des toutes petites
classes, de dix élèves ou moins. Mais cela coûte très
cher, bien sûr, et on ne peut pas le faire, regrette le
directeur d'étude à l'École des hautes études en
sciences sociales (EHESS). En fait, c'est un discours très
paresseux, certes défendu par certains chercheurs, mais
inexact."
La réduction
de la taille des classes a bel et bien un impact sur les résultats
scolaires, quelle qu'en soit l'ampleur, et ce d'autant plus
que les élèves concernés sont issus de milieux défavorisés.
Dès lors, elle devient un instrument efficace de réduction
des inégalités à l'école. Telles sont les conclusions de
l'étude de Thomas Piketty (consultables à partir de lundi
6 septembre sur son site pythie.cepremap.ens.fr), qui a
concentré son travail sur le primaire et, plus particulièrement,
le CP et le CE1.
Elles vont
effectivement à l'encontre de la plupart des travaux
scientifiques effectués sur le sujet. Dans son premier
avis, rendu le 1er mars 2001 (Le Monde du
3 mars 2001), le Haut Conseil de l'évaluation de l'école (HEEC),
alors présidé par Claude Thélot, faisait le tour des "recherches
sur la réduction de la taille des classes" en
France et à l'étranger. Le HEEC citait notamment huit études
françaises, dont l'une plaide pour des effectifs réduits
en CP, deux contre et cinq jugent que leur influence sur la
réussite des élèves n'est pas significative. Pour être
efficace, affirmait M. Thélot, la réduction de la taille
des classes doit être "brusque", puisque "la
politique de réduction de la taille des classes, conduite
depuis trente ans, au fil de l'eau, n'est pas efficace"
pour la réussite des élèves. Le HECC s'interrogeait dès
lors sur l'intérêt de mener une telle politique, vu son coût,
et invitait plutôt à privilégier d'autres mesures, comme
l'aide individualisée ou la formation des enseignants.
À BUDGET
CONSTANT
Identifiant
plusieurs biais statistiques, Thomas Piketty a choisi de
travailler d'une autre manière. Il a ainsi pu modéliser la
relation entre la taille des classes CE1 et les résultats
aux tests de CE2. Pour déboucher sur la conclusion suivante
: en jouant sur les effectifs des classes, "il est
tout à fait possible de réduire substantiellement l'inégalité
des chances scolaires en France, pour peu qu'on le
souhaite".
Aujourd'hui,
d'ailleurs, c'est ce que fait, à petite échelle, la France
avec sa politique de zones d'éducation prioritaire (ZEP),
mise en place depuis 1982. En moyenne, les CE1 situés en
ZEP comptaient, en 1998-1999, 21,9 élèves, soit un peu
moins que ceux situés hors ZEP (23,3 élèves). Thomas
Piketty a d'abord voulu savoir si ce léger ciblage, qui
concerne 12,6 % des élèves, est efficace. Pour cela, il a
observé les résultats de ces élèves aux tests qu'ils ont
passés à leur entrée en CE2, en septembre 1999. Et, grâce
à sa modélisation, il les a comparés à ceux qu'ils
auraient obtenus sans l'allégement des effectifs.
Les résultats
permettent bien de conclure que la politique de ZEP réduit
les inégalités scolaires. En effet, dans la situation
actuelle, les élèves scolarisés en ZEP répondent
correctement aux questions qui leur sont posées en mathématiques
dans 58,62 % des cas, et les autres dans 67,64 % des cas.
Soit un écart de 9,02 points entre les deux catégories
d'enfants. A même nombre moyen d'élèves par classe
(23,16) en ZEP et hors ZEP, l'écart aux tests d'évaluation
de début de CE2 est plus élevé, de 9,94 points au lieu de
9,02 points.
L'économiste a
ensuite voulu voir ce qui se passerait si l'on donnait plus
de moyens aux ZEP. Et ce, à budget constant, c'est-à-dire
pour le même nombre d'enseignants. Il a ainsi abaissé la
taille moyenne des classes de CE1 en ZEP à 18 élèves, ce
qui suppose que celle des autres CE1 passe à 24,16 élèves.
L'écart des résultats aux évaluations de CE2 tombe alors
à 6,08 points : il est inférieur de plus de 30 % à ce
qu'il est aujourd'hui, et de près de 40 % à ce qu'il
serait si les ZEP n'existaient pas.
Ce résultat
est d'autant plus intéressant que ce rattrapage ne se fait
quasiment pas aux dépens des autres élèves, ceux qui ne
sont pas en ZEP et qui se retrouvent, dès lors, dans des
classes aux effectifs légèrement plus élevés. Ils voient
certes leur score baisser, mais très légèrement, puisque
leur pourcentage de bonnes réponses aux tests de CE2 passe
de 67,64 % à 67,43 %. "L'impact de la taille de la
classe est dissymétrique : il est bien plus important pour
les élèves issus de milieux défavorisés que pour les
autres", explique M. Piketty.
Si l'on veut
que les élèves scolarisés en ZEP aient les mêmes résultats
que ceux qui n'y sont pas (66,50 % de bonnes réponses),
toujours à budget constant, il faut appliquer une politique
plus drastique. Et faire passer le nombre moyen d'élèves
par classe de CE1 à 10,65 en ZEP et à 27,68 hors ZEP.
A lire ces résultats,
on peut regretter que les gouvernements qui se sont succédé
depuis trente ans n'aient pas profité de la baisse
naturelle de la démographie pour cibler les baisses
d'effectifs sur les zones défavorisées. Incontestablement,
la taille des classes a été réduite sur cette période :
entre 1966 et 1999, le nombre d'élèves par classe est passé
de 43,7 à 25,5 en maternelle, de 28 à 22,3 à l'école élémentaire,
de 27,5 à 24,2 au collège et de 30,8 à 28,8 au lycée. A
part la mise en place des ZEP il y a plus de vingt ans, rien
n'a été fait pour orienter cette diminution naturelle.
Elle a donc été relativement uniforme.
"Si la
baisse de 0,5 élève par classe de primaire sur les seules
dix dernières années avait été consacrée
prioritairement à une réduction de la taille des classes
dans les 10 % d'écoles les plus défavorisées, en
maintenant constante la taille des classes dans les autres
écoles, alors on aurait pu réduire de 5 élèves la taille
moyenne des écoles défavorisées", a calculé M.
Piketty. Le vieillissement de la population et la réduction
du nombre d'élèves vont se poursuivre. "Il n'est
pas trop tard pour réfléchir autrement", lance
Thomas Piketty.
Virginie
Malingre
La
discrimination positive efficace
Il existe deux
moyens de réduire les inégalités scolaires : faire de la
discrimination positive en réduisant la taille des classes
dans les zones défavorisées, ou lutter contre la ségrégation
sociale, par exemple en installant des HLM dans les
quartiers socialement favorisés. Dans son étude, Thomas
Piketty a donc voulu comparer l'efficacité de ces deux
politiques. Il conclut qu'en primaire, en tout cas, la
discrimination positive est plus efficace que la lutte
contre la ségrégation sociale.
En jouant sur
les deux leviers, ses calculs montrent que la solution
optimale correspond à "une ségrégation complète
(0 % d'élèves favorisés en zone défavorisée) et un très
fort ciblage des moyens". Toutefois, nuance-t-il,
il faut relativiser cette conclusion en apparence radicale :
ainsi, "la ségrégation sociale est évidemment
susceptible d'avoir bien d'autres effets négatifs que
l'impact sur les scores de CE2".
• ARTICLE
PARU DANS L'EDITION DU 05.09.04
Une
méthode inédite pour contourner les pièges habituels
LE
MONDE
Les inégalités,
Thomas Piketty s'y est toujours intéressé. Cette fois,
il a décidé de quitter l'étude de la redistribution des
richesses qui sous-tend nombre de ses travaux pour
s'attaquer à celle de l'égalité des chances, et de la réussite
scolaire.
Agacé d'entendre les politiques dénoncer l'inefficacité
des efforts budgétaires en faveur de l'éducation, l'économiste
s'est attelé à la tâche. Avec pour objectif de répondre
à la question : la taille des classes a-t-elle un
impact sur les inégalités scolaires ?
A première
vue, on pourrait être tenté de répondre par la négative :
en France, les élèves les plus défavorisés socialement
et les moins performants scolairement sont dans des
classes plus petites. Il va de soi qu'on ne peut se
satisfaire d'une telle corrélation et qu'il importe de la
corriger par des éléments aussi variés que l'origine
sociale des élèves, l'âge de leurs parents, leur
profession, le type d'agglomération dans lequel ils
vivent... Toutefois, ces diverses modulations ne suffisent
pas. Et c'est parce que nombre de chercheurs s'en
satisfont que leurs "calculs sous-estiment le véritable
impact causal de la réduction de la taille des
classes", affirme Thomas Piketty.
"Deux
classes composées de la même proportion d'enfants
d'ouvriers, d'employés ou de cadres peuvent avoir des résultats
très différents. La catégorie ouvriers, par exemple,
recouvre des réalités très diverses qui ne sont pas
observables pour le chercheur mais qui le sont pour les
acteurs locaux. Lesquels, du coup, en tiennent compte pour
constituer les classes et déterminer leur taille,
explique l'économiste. Le "toutes choses égales
par ailleurs" peut être une entourloupe. Il faut
aller plus loin."
Comment ?
Depuis quelques années, les économistes qui travaillent
en sciences sociales ont initié une nouvelle manière de
travailler : trouver des "expériences
naturelles", aléatoires, qui permettent
d'observer l'effet sur la variable qu'on étudie – par
exemple la réussite scolaire – de chocs extérieurs. En
1999, deux économistes israéliens (Angrist et Lavy) se
sont servi des ouvertures et des fermetures de classes liées
non pas à une volonté politique d'aider telle ou telle
zone mais à l'évolution démographique. Thomas Piketty a
repris cette méthode.
Il apparaît
que dès qu'une classe dépasse le seuil d'une trentaine
d'élèves, une autre ouvre. De même, au-delà d'une
soixantaine d'élèves, répartis sur deux classes d'un même
niveau, une troisième classe voit le jour. Ce qui a pour
effet de faire immédiatement baisser le nombre d'élèves
par classe. Et permet donc d'étudier, en toute indépendance,
l'impact de la taille des classes sur la réussite
scolaire. "Il s'agit de variables totalement exogènes
de la taille des classes, car ici le nombre de classes, et
donc d'élèves par classe, dépend des hasards de la démographie
locale et non pas des caractéristiques non observables
des élèves", développe M. Piketty.
Nombre de
travaux récents de chercheurs ont été effectués en
suivant cette méthode. Ainsi, des chercheurs américains
l'ont utilisée pour étudier la corrélation entre la
criminalité et le nombre de policiers dans un quartier.
Ne parvenant pas à supprimer tous les biais, ils ont pris
comme "expérience naturelle" les élections,
qui sont généralement précédées, aux Etats-Unis,
d'une augmentation des forces de police déployées.
.
V. Ma
• ARTICLE
PARU DANS L'EDITION DU 05.09.04
Le
succès des CP dédoublés dépend d'un changement de pédagogie
LE
MONDE
Diminuer
fortement la taille des classes ne suffit pas à améliorer
les résultats. Encore faut-il que les enseignants
adaptent leurs pratiques pédagogiques. C'est ce qui
ressort de l'expérience des classes de cours préparatoire
(CP) à effectifs réduits d'une dizaine d'élèves lancée
à la rentrée 2002 par Luc Ferry, alors ministre de l'éducation
nationale.
Selon les évaluations faites par la Rue de Grenelle, le
maigre bénéfice qu'avaient engrangé les élèves dans
la centaine de CP concernés en juin 2003 – 2,6 points
de mieux que les élèves de classes témoins à
effectifs habituels, toutes choses égales par ailleurs
– avait disparu en octobre 2003, en début de
CE1.
"La
première année d'expérimentation, nous avions demandé
aux inspecteurs de l'éducation nationale et aux
conseillers pédagogiques de ne pas intervenir pour que
l'expérimentation reste pure", explique
Claudine Peretti, directrice de l'évaluation et de la
prospective. En revanche, l'année suivante, l'expérience
a été étendue à plus de 4 000 CP situés
massivement en zone d'éducation prioritaire et des
consignes ont été données à l'encadrement pour aider
les maîtres à adapter leurs pratiques. Sur l'ensemble
des CP concernés en 2003-2004, près de 500 ont bénéficié
d'effectifs réduits à une dizaine d'élèves, environ
2 000 d'un maître supplémentaire à en moyenne un
tiers de temps et autant d'un assistant d'éducation à
temps partiel.
"TRAVAIL
INDIVIDUALISÉ"
"D'après
les évaluations, les élèves qui ont des difficultés
légères ou moyennes profitent bien du dispositif. En
revanche, celui-ci ne suffit pas à améliorer les résultats
des élèves en grande difficulté",
explique-t-on au ministère. Localement, des enseignants
épaulés par leur encadrement font état de progrès
sensibles. C'est le cas dans une circonscription
scolaire de Meurthe-et-Moselle. Trois écoles primaires
à Piennes, Joudreville et Landres étaient concernées
par l'expérience, qui a été assortie d'une grande
concertation. Un protocole a été établi avec le
conseiller pédagogique, les enseignants et l'assistant
d'éducation affecté pour l'opération. "Nous
avons élaboré des stratégies d'apprentissage et des
outils de suivi régulier des progrès des enfants",
explique Denis Ongena, le conseiller pédagogique. Une réunion
permettait chaque mois une adaptation des pratiques en
fonction des progrès des élèves. Les trois CP concernés
ont adopté globalement les mêmes méthodes
d'apprentissage. Sur la quarantaine d'enfants inclus
dans le dispositif, seulement deux posaient encore à la
fin de l'année de gros problèmes tandis que les autres
avaient acquis les compétences pour passer en CE1.
L'année précédente, sept élèves avaient redoublé
leur CP. "C'est une expérience très positive,
estime Frédéric Adrie, enseignant à Joudreville. Le
travail d'équipe a fait germer des idées qui ne
viennent pas forcément quand on est seul. On a fait
office de petit laboratoire et mis au point des activités
efficaces qui sont reprises cette année."
A
Montfermeil (Seine-Saint-Denis), l'école Jean-Baptiste
Clément a su aussi créer une dynamique positive. Trois
CP à effectifs réduits tournent depuis la rentrée
2003. "Pratiquement tous nos enfants sont
d'origine étrangère et ne parlent pas français à la
maison, explique la directrice de l'école, Odette Nélaton.
Lorsque nous n'avions pas ce dispositif, près des deux
tiers des élèves de CP passait en CE1 sans maîtriser
la lecture. Là, nous avons seulement deux ou trois élèves
en grande difficulté."
Seul écueil
constaté par la directrice, un manque d'autonomie des
élèves en arrivant en CE1, mais qui rentre dans
l'ordre assez vite. "On peut vraiment faire du
travail individualisé et tenir compte des besoins spécifiques
de chacun, estime Carole Serdane, enseignante à
Montfermeil. Les quelques élèves qui restent en grande
difficulté auraient besoin d'une prise en charge
extra-scolaire car ils ont des problèmes familiaux ou
psychologiques lourds."
Au final,
la réussite de l'opération dépendra de la capacité
de l'éducation nationale à identifier et généraliser
les pratiques pédagogiques qui donnent de bons résultats.
Dans un rapport de l'inspection générale de l'éducation
nationale intitulé "Mise en œuvre du plan de
prévention de l'illettrisme en 2003-2004", les
auteurs préconisaient notamment de "revoir les
implantations -du dispositif- en fonction des besoins
des élèves, de la volonté des enseignants à
s'inscrire dans le dispositif et de leur capacité à
travailler autrement".
Martine
Laronche
• ARTICLE
PARU DANS L'EDITION DU 05.09.04
Les
syndicats dénoncent le manque de moyens
LE
MONDE
Ils
devraient être informés lundi des arbitrages budgétaires
pour 2005
Depuis le
jour de la rentrée scolaire, jeudi 2 septembre,
les syndicats de professeurs multiplient les communiqués
pour dénoncer le manque de moyens, la Fédération
des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP)
a publié vendredi une étude, réalisée auprès d'un
échantillon de 800 parents entre les 2 et 8 juillet,
qui confirme l'inquiétude de ces derniers à ce
sujet.
Les problèmes d'effectifs, de surcharge de classes ou
de manque d'enseignants figurent en effet en tête de
leurs préoccupations (56 %).
La rentrée
est incontestablement calme sur le front social. Mais,
comme chaque année, ici ou là, certains manifestent
leur grogne. A Bagnolet (Seine-Saint-Denis), des
parents d'élèves occupent l'école élémentaire
Paul-Langevin depuis le jeudi 2 septembre pour
demander l'ouverture d'une classe supplémentaire.
Le
lendemain, l'école élémentaire Arago, dans le 13e arrondissement
de Paris, était occupée par des parents et des
enseignants en grève pour protester contre la
surcharge des classes de CP (rassemblant 28 élèves)
et CE1 (31 élèves).
Au lycée
Jean-Jaurès de Montreuil (Seine-Saint-Denis),
plusieurs professeurs ont refusé d'accueillir 14 des
16 classes de seconde. "Avoir des classes
de 32 à 34 élèves, c'est trop",
commente Dominique Balducci, enseignante et déléguée
SNES.
Pourtant,
depuis dix ans, le nombre d'élèves ne cesse de
baisser – selon le ministère, dans
l'enseignement scolaire, il est passé de 10,725 à
10,388 millions de 1994 à 2004 – alors que le
nombre d'enseignants a augmenté, dans le même temps,
de 726 000 à 754 000. En 2004, pour la
première fois, le nombre d'enseignants a reculé :
quelque 4 500 postes de professeurs ont été
supprimés dans le second degré tandis que 1 500 postes
ont été créés dans le premier degré. Le ministre
devrait informer les syndicats, lundi 6 septembre,
des arbitrages budgétaires pour 2005. Celui-ci
devrait se traduire par la suppression de quelque 3 000 emplois.
V. Ma.
• ARTICLE
PARU DANS L'EDITION DU 05.09.04
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