«Le
SNUipp-FSU,
qui avait déjà protesté jeudi dans des termes similaires, rend
publique vendredi une question écrite, datant de décembre 2001,
adressée au gouvernement par Jean-Pierre Raffarin, alors sénateur
de la Vienne. Il attirait alors l’attention du ministre de
l’Éducation sur l’accueil des enfants de deux et trois ans dans
les communes rurales qui n’étaient pas équipées pour les
recevoir, et il demandait comment « promouvoir
l’accueil des tout jeunes enfants dans les communes rurales
disposant d’une école maternelle ». Vous trouverez
ci-dessous in extenso la question écrite citée dans la dépêche
ci-dessus.
SÉNAT 13 décembre
2001
Accueil
des enfants de moins de trois ans dans les communes rurales
27
septembre 2001 – M. Jean-Pierre Raffarin attire l’attention de
M. le ministre de l’éducation nationale sur des enfants âgés de
deux à trois ans résidant dans les communes rurales. Il est
courant dans la ruralité que les jeunes couples travaillent dans la
ville d’à côté. Si la commune de résidence de ces jeunes ménages
n’est pas équipée pour accueillir les jeunes enfants avant trois
ans, les parents recherchent alors des structures d’accueil dans
la ville où ils travaillent. Ils prennent ainsi des habitudes qui
les conduisent naturellement à inscrire leur enfant à partir de
trois ans dans les écoles urbaines, ce qui a évidemment pour effet
de fragiliser les écoles en milieu rural. Cette situation préoccupante
inquiète de nombreux maires de la Vienne. Quelles
sont les initiatives et les aides que propose le gouvernement pour
promouvoir l’accueil des tout jeunes enfants dans les communes
disposant d’une école maternelle ?
Réponse :
L’accueil précoce à l’école maternelle est une priorité dans
les secteurs présentant un environnement social défavorisé. Dans
ces secteurs, les enfants qui ont atteint l’âge de deux ans au
jour de la rentrée scolaire peuvent être admis dans les écoles et
classes maternelles dans la limite des places disponibles. Le
renforcement de la scolarisation précoce peut dépendre, en outre,
de l’utilisation optimale des capacités d’accueil des écoles
maternelles. En tout état de cause, c’est à l’inspecteur
d’académie, directeur des services départementaux de l’éducation
nationale, qu’il appartient de
déterminer le seuil d’ouverture de classes dans son département.
Mais tous les enfants de deux ans ne sont pas prêts à s’intégrer
à l’école maternelle et la réussite de la scolarisation précoce
dépend de multiples facteurs : modalités de garde avant l’école,
maturité de l’enfant, conditions d’accueil de l’école,
nombre d’élèves, etc. Cette solution ne constitue qu’une des
possibilités à envisager pour la prise en charge des jeunes
enfants. Le ministère de l’éducation nationale se devant de
veiller tout particulièrement à la qualité de l’accueil et de
la prise en charge pédagogique de ces tout-petits élèves, la
direction de l’enseignement scolaire adressera prochainement aux
équipes de circonscription et aux instituts universitaires de
formation des maîtres un document intitulé « Pour une
scolarisation réussie des tout-petits » afin d’aider les maîtres
dans cette prise en charge. La question de la prise en charge des
jeunes enfants a retenu toute l’attention du gouvernement. L’une
des mesures décidées dans le cadre de la conférence de la famille
du 15 juin 2000 a pour but de faciliter la conciliation entre vie
familiale et vie professionnelle en développant les modes de garde
des enfants de moins de trois ans. A ce titre, le gouvernement a mis
à la disposition des collectivités locales un fond
d’investissement de 1,5 milliard de francs permettant de développer
les équipements et services d’accueil de la petite enfance,
notamment par l’ouverture de structures innovantes « multi
accueil ». Une enquête sur les classes-passerelles,
structures intermédiaires entre les modes de garde antérieurs et
l’école, diligentée par des inspecteurs généraux de l’éducation
nationale et des affaires sociales, est disponible actuellement. Sur
la base des enseignements qu’elle a fournis, le protocole
interministériel d’accord sur la petite enfance sera revu
prochainement.
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