Les
besoins en qualifications et en connaissances dans les
dix ans qui viennent vont être de plus en plus élevés
dans les domaines de plus en plus divers.
Les
salariés ont plus que jamais besoin de la possibilité
d’évoluer, de la capacité d’être pleinement responsables,
de la garantie de droits nouveaux et améliorés.
Tous,
nous sentons l’impérieuse nécessité d’être pleinement
libres et citoyens.
Et
nous le savons, l’échec scolaire et universitaire est
porteur d’exclusion ; il est une des sources de la violence.
Nous
savons aussi que nombre de salariés ne bénéficient pas
effectivement du droit à une formation continue et que
les exclus de ce droit sont d’abord ceux qui ont été
exclus d’une formation initiale de qualité.
Notre
système éducatif a connu ces dernières années des succès
quantitatifs considérables : en dix ans le pourcentage
d’une classe d’âge atteignant le niveau du baccalauréat
a doublé.
Mais
ce pourcentage commence à régresser.
Le
nombre de jeunes sortant sans qualification s’est considérablement
réduit mais ce nombre ne diminue plus et les inégalités
persistent voire prennent de nouvelles formes.
Notre
société doit confirmer un choix fondamental : celui
d’un engagement réaffirmé dans une politique ambitieuse
d’Éducation et de formation.
Faire
le pari de la réussite de tous et se donner les moyens
de le gagner dans un service public de qualité, voilà
ce que nous proposons comme enjeu national.
Cela
se traduit par une quadruple exigence pour les services
publics
-
Affirmer
pour tous le droit à l’éducation, à la culture,
aux loisirs et à la mobilité sociale.
-
Donner
à tous les moyens d’acquérir une formation générale
et professionnelle et une qualification reconnue.
-
Permettre
un plus grand développement de poursuite d’études
supérieures pour tous.
-
Rendre
effectif et généraliser le droit à une formation
et à une éducation tout au long de la vie, articulé
avec une validation des acquis de l’expérience débouchant
sur des certifications et des qualifications incontestables
et socialement reconnues.
Et
dix propositions
1
Une
scolarité pour tous portée à 18 ans minimum,
sanctionnée par des titres et diplômes nationaux avec
l’objectif d’un baccalauréat pour tous.
2
Une
politique d’intégration de tous les jeunes quelles
que soient leurs origines sociales, culturelles ou leur
situation de handicap.
3
Une
politique volontariste de prévention de l’échec scolaire
sur l’ensemble de la scolarité s’appuyant sur des contenus
d’enseignements rénovés et mieux articulés, une interdisciplinarité
maîtrisée, des pratiques pédagogiques variées, un accompagnement
scolaire développé, un suivi plus individualisé des
jeunes et des conditions d’enseignement qui les rendent
possibles.
4
Une
formation repensée, garantissant
cohérence et qualité des enseignements au travers de
parcours communs incluant progressivement des diversifications
choisies et des possibilités de poursuivre et de se
réorienter.
5
Une
culture commune ouverte à
la diversité culturelle et équilibrant au mieux l’apport
des sciences, des techniques, des langues, des pratiques
artistiques, culturelles, sportives et professionnelles,
fondée sur le partage des pratiques, des modes de réflexions
et des valeurs.
6
Des
métiers de l’éducation rénovés et enrichis avec
des personnels acteurs de leurs évolutions ; des équipes
pluriprofessionnelles associant l’ensemble des métiers
; du temps pour un travail collectif ; une formation
initiale et continue développant leur niveau de culture
et leur professionnalisme, en liaison avec la recherche.
7
Des
personnels stables et qualifiés dans tous les métiers
de l’éducation, des carrières attractives pour
réussir le défi du recrutement et
de la formation de dizaines de milliers de nouveaux
titulaires pour faire face aux départs à la retraite,
résorber la précarité et répondre aux besoins.
8
Un
service public laïque et gratuit permettant
des initiatives locales riches dans un cadre national
fort, capable de déjouer les pièges de la concurrence
et de la marchandisation et de contribuer à la mixité
et l’égalité sociales.
Un
rôle complémentaire, dans les domaines éducatifs et
culturels, des collectivités territoriales et du mouvement
associatif, dans le respect des prérogatives de chacun
et la concertation.
9
Un
service public démocratique, transparent et
associant mieux les personnels, les jeunes, leurs familles.
10
Une
politique de droits pour tous les jeunes assurant
leur autonomie, leur santé et leur épanouissement.
Nous
avons besoin d’être ambitieux pour l’éducation et pour
les jeunes.
L’investissement
dans l’éducation s’impose ; la part des richesses produites
qui y sont consacrées doit être considérablement augmentée.
C’est
de la jeunesse, de ses rêves, de ses utopies, de ses
capacités à transformer le monde qu’il s’agit ! Nous
savons que l’avenir, c’est s’engager dans cette voie,
pour elle, pour l’école, pour l’enseignement supérieur,
pour les services publics.
Tel
est le sens de l’appel que nous mettons en débat.
Nous
comptons nous adresser directement au plus près du terrain
aux jeunes, aux familles, aux personnels, pour débattre
de ces orientations, leur permettre de s’exprimer, construire
ensemble le système éducatif dont nous avons besoin.
Parents
d’élèves, usagers de l’école, nous voulons avec vous,
engager un débat, provoquer un mouvement social, pour
que chaque élève ait les mêmes possibilités d’accès
à une réussite scolaire.
Au-delà
de l’opinion des candidats, c’est la vôtre qui importe
et nous appelons à débattre et à vous mobiliser sur
ces propositions.