Intervention
de Gérard Aschiéri au Conseil Supérieur de la Fonction Publique
d'État du 19 mai 2003
Le déroulement des
discussions de ces derniers jours, marqué notamment par
l’exclusion de deux organisations représentatives, la FSU et l’UNSA,
pèse sur nos travaux. Aujourd’hui, nous découvrons des
modifications en séance. La méthode est inadmissible.
Sur le fond, la FSU est
favorable à une réforme, totalement défavorable à celle-ci.
Nous revendiquons l’équivalence
des droits, mais pas à la baisse. Les modifications apportées sont
les résultats de la mobilisation. Mais, le débat de fond reste à
mener. La FSU porte d’autres orientations : mener une
politique de l’emploi, améliorer l’activité des seniors, décider
d’autres prélèvements.
Vous nous présentez
des simulations qui démontrent que ceux qui travailleront plus,
maintiendront leur taux de remplacement. Mais si l’on regarde la réalité
de l’emploi aujourd’hui, on voit que ces simulations ne
correspondent à rien.
Déjà aujourd’hui
une majorité des fonctionnaires est loin des 37ans et demi, c’est
encore plus vrai des plus jeunes. Et vous mettez la barre plus haut !
Il y aura des personnels dont la carrière ne sera pas complète à
65 ans. S’ils veulent partir avant cet âge ils seront pénalisés.
Le projet de loi prévoit
l’évolution des pensions en fonction des prix. On ne peut évoquer
les désastreuses politiques salariales antérieures pour justifier
cette rupture de la solidarité. Les retraités doivent bénéficier
des fruits de la croissance. A défaut, on leur promet un
appauvrissement relatif.
Vous n’avez pas parlé
du minimum garanti de pension. Les collègues concernés parce
qu’ils n’ont en général qu’une vingtaine d’années de
carrière dans la fonction publique verront leur situation se dégrader
par rapport aux règles actuelles. On va à l’inverse des
objectifs annoncés.
Nous n’acceptons pas
la suppression de la bonification pour enfant et son remplacement
par une validation d’interruption de l’activité.
La nouvelle formule de
la CPA (cessation progressive d’activité) représente une dégradation
profonde.
Les enseignants sont
dans l’actualité par leur lutte. Nous notons une amélioration de
la rédaction sur les services actifs des instituteurs, mais par
rapport à leur métier, les réponses sont minimes. Le rachat des
années d’étude est très coûteux et tous ne pourront donc pas
en bénéficier. La prise en compte des primes ne les concerne qu’à
la marge.
Votre projet veut
baisser le niveau global des pensions d’environ 15 milliards
d’euros. C’est l’ensemble des fonctionnaires qui va payer.
Nous allons quitter la
séance du conseil supérieur après avoir voté le vœu qui demande
le retrait de ce projet de l’ordre du jour et l’ouverture de négociations
sur d’autres bases, pour aller manifester avec nos collègues.
Votre projet recueille l’opposition des fonctionnaires. La négociation
reste à ouvrir. |