La FSU rencontre le Premier ministre

Communiqué 22/08/2003


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La FSU rencontre le Premier ministre  

La FSU a été reçue par Jean Pierre Raffarin sur les questions d'éducation et le "grand débat" que le gouvernement entend mener sur le système éducatif.

D'entrée de jeu le Premier ministre s'est exprimé en affirmant la place centrale que désormais doit tenir l'éducation, ainsi que la recherche et la culture, et le fait qu'il la considérait comme essentielle pour l'avenir du pays. Il a affirmé sa volonté d'un "dialogue social renouvelé" qui permette de "déboucher" et il a présenté le "grand débat" comme devant permettre un "diagnostic partagé", fixer des objectifs et y "engager toute la nation" avec les efforts nécessaires sur la durée.

Si nous avons souligné qu'aussi bien la place qu'il affirmait vouloir donner à l'éducation et sa volonté de dialogue social rencontraient nos revendications et nos propositions, nous avons immédiatement rappelé que le conflit que nous venons de connaître impliquait des réponses concrètes qui manifestent que les personnels avaient été entendus et que c'était une des conditions du dialogue ; nous avons rappelé également que l'éducation ne se limitait pas au Ministère de l'Éducation Nationale et évoqué notamment la situation de l'enseignement agricole.

Après avoir insisté sur la question des prélèvements pour grèves en demandant fortement qu'il  puisse y avoir une discussion et qu'il n'y ait pas de mesure d'exception. Nous avons donc repris les sujets qui avaient marqué le conflit, rappelant sur chacun nos demandes (décentralisation, priorité à l'éducation, encadrement éducatif, recrutements, projet de loi sur la modernisation des universités…), alerté sur la situation à la rentrée (notamment le déficit en encadrement éducatif et les recrutements) et les insuffisances du projet de budget 2004.

Dans la discussion le Premier ministre a proposé des ouvertures de discussions sur un certain nombre de sujets : s'agissant du rachat des années d'études pour les retraites un groupe de travail discutera à partir d'une proposition précise du gouvernement ; la question des recrutements et de "l'attractivité des métiers" devrait faire aussi l'objet d'une discussion, tout comme le rôle et la place des personnels "non enseignants" dans le système éducatif ; il a également affirmé que la discussion sur le projet de loi de modernisation des universités serait une discussion réellement "ouverte". En revanche rien sur la décentralisation et aucun engagement et aucune réponse précise aux questions les plus urgentes : aucune perspective d'amélioration à la rentrée ou d'autres choix budgétaires : le Premier Ministre a longuement insisté sur le contexte économique difficile pour expliquer qu'il n'était pas possible de faire autrement, rappelant simplement que pour la recherche, après le budget 2003, il avait décidé de "redresser la barre" et promettant que pour l'éducation  les efforts seraient faits dès que la situation économique s'améliorerait.

Enfin sur les prélèvements pour grève tout en affirmant son souci qu'il n'y ait pas de pénalisation ou "d'humiliation" il n'a pas répondu  explicitement à notre exigence et a renvoyé sur une discussion rapide (avant la rentrée) avec le ministre.

En résumé si l'on peut dire qu'ont été multipliés les signes d'une écoute attentive, rien ne permet de dire que les personnels ont véritablement été entendus et les gestes concrets nécessaires pour la rentrée n'ont pour l'instant pas été faits.  

Gérard Aschieri

22 août 2003