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030617 CDFN

TEXTE ACTION

L’Education connaît un mouvement social exceptionnel : il l’est par sa durée, l’implication majoritaire des personnels et notamment les jeunes, son caractère unitaire et les convergences entre les personnels. Il l’est également par les valeurs dont il est porteur, articulant les revendications en matière d’éducation – et notamment la lutte contre les projets de décentralisation et contre le projet Ferry sur les universités – et les revendications contre le plan Fillon et pour une autre réforme des retraites. Les personnels ont aussi montré leur capacité à nouer des liens étroits avec les autres catégories sociales et professionnelles, avec les parents d’élèves et à mener la bataille de l’opinion ; celle-ci se traduit par un soutien large.

La FSU, grâce aux débats qu’elle a menés, s’est efforcée de jouer tout son rôle dans la construction de ce mouvement en recherchant sans cesse l’unité tant au plan de l’éducation et de la recherche qu’au plan interprofessionnel, en appelant les personnels à décider de reconduire les grèves, en articulant temps forts et grèves reconductibles, en fournissant aux personnels en lutte et à l’opinion des arguments et des analyses. Elle s’est placée dans la perspective d’un mouvement inscrit dans la durée au plan de l’éducation et de la construction d’un puissant mouvement interprofessionnel avec pour objectif la grève interprofessionnelle. Dans l’éducation, ce mouvement a contraint le gouvernement à de premières concessions : l’abandon des transferts des Co-Psy, assistantes sociales, médecins scolaires et les premières modifications apportées au projet de loi (article additionnel, abandon de l’expérimentation) constituent un premier coup porté aux projets gouvernementaux.

Mais en même temps le maintien du transfert des 90 000 TOS et de leurs missions reste totalement inacceptable. Les projets de décentralisation ne sont pas retirés dans l’éducation, sont maintenus en l’état dans les autres secteurs (culture, PJJ…)

Le projet de loi sur l’autonomie des universités a dû être reporté mais reste pour le Ministre la base de discussion. Les moyens budgétaires dégagés restent limités et imprécis. Le gel des crédits d’enseignement supérieur et recherche est maintenu. Le dossier des surveillants et des AE et celui de la précarité restent en l’état. Enfin, le gouvernement, en dépit de quelques aménagements, continue de vouloir faire passer en force son projet de réforme des retraites. Dans la même logique, il n’a pas hésité non plus à procéder à des interpellations policières brutales lors de plusieurs manifestations. Tout cela implique une poursuite de la mobilisation s’appuyant sur la force du mouvement et sur le soutien de l’opinion.

Pour la FSU, faire reculer le gouvernement imposera de hausser encore le rapport de forces et conforter la mobilisation avec un double objectif : élargir les premières brèches et surtout obtenir le retrait des projets que nous contestons et des négociations pour une réforme des retraites sur d’autres bases prenant en compte les propositions alternatives que la FSU fait avec d’autres forces.

La poursuite du mouvement est d’autant plus nécessaire que la rentrée scolaire et universitaire risque d’être marquée par des difficultés accrues, que la question des salaires n’est toujours pas abordée et que le gouvernement projette de nouvelles régressions dans d’autres domaines aussi essentiels que la protection sociale.

Dans un contexte de contestation forte de ses projets, le MEN ouvre des discussions sur la « loi d’orientation » et les objectifs assignés à l’Ecole ; nous avons la responsabilité de faire en sorte que le débat ne soit pas dévoyé et permette de fixer des objectifs ambitieux à l’ensemble du système éducatif y compris dans l’enseignement agricole public qui continue à être ignoré par le gouvernement. La FSU continuera à porter dans ce cadre ses propositions de réussite de tous les jeunes et d’avancer les solutions adaptées à ses objectifs de transformation de l’école.

Nous pouvons nous appuyer à la fois sur la force du mouvement actuel, les liens qu’il a permis de tisser entre catégories professionnelles et sur le soutien de l’opinion qu’il a acquis.

La FSU continuera à jouer tout son rôle et à proposer aux autres forces syndicales au plan de l’Education et à celui de l’interprofessionnel de construire le niveau de mobilisation nécessaire à la fois sur les dossiers éducation et retraites. Le CDFN appelle les personnels à assurer le succès de la journées de grèves et de manifestations du 19 juin et maintenir la pression en prenant en charge des initiatives unitaires diversifiées dans les prochaines semaines, en continuant à mener une campagne d’opinion active et en faisant en sorte que très vite l’adresse unitaire aux parlementaires lancée par CGT-FO-UNSA et FSU soit massivement signée. Il apporte son soutien aux personnels qui continuent l’action sous diverses formes, y compris en exerçant leur droit de grève à l’occasion des examens.

Le CDFN appelle les personnels à se réunir dans l’unité avec leurs organisations syndicales, dès la rentrée, pour faire un bilan, débattre de la situation et des indispensables actions à engager.

La FSU prendra contact avec ses partenaires pour débattre d’initiatives fortes à l’occasion de la rentrée.


Motion archéologie :

Le CDFN apporte son plein soutien à la lutte des archéologues et demande que le projet de loi actuel soit retiré et renégocié afin de permettre le maintien et le développement d’un véritable service public en ce domaine.