Le NON à 62,3%


A un mois du référendum, le «non» n'en finit pas de monter
[24/04/2005 17:22]

PARIS (AP) -- A un peu plus d'un mois du référendum sur la Constitution européenne, le camp du «oui» panique. Alors que le «non» flirte avec les 60% d'intentions de vote, la Commission européenne «s'inquiète» et Lionel Jospin entre en campagne. Gerhard Schroder sera quant à lui mardi à Paris pour donner un coup de main à Jacques Chirac.

Pour la première fois, le «non» a franchi la barre des 60% (62,3%) dans un sondage Market-Tools publié vendredi par «Metro». La veille, une étude de BVA pour «L'Express» le créditait de 58% des voix, en hausse de cinq points en dix jours.

Devant cette escalade, les dirigeants européens multiplient les mises en garde aux électeurs français. Alors que la Commission européenne se dit officiellement «inquiète», son ancien président Romano Prodi a estimé dimanche qu'un «non» de la France le 29 mai «serait catastrophique pour l'Europe sociale et économique, pas seulement pour l'Europe politique». «La France ne réalise pas la chance qu'elle a avec l'Europe», déplore-t-il dans un entretien publié dans «Le Journal du Dimanche».

Les présidents de Finlande, d'Autriche, du Portugal et de Lettonie ont aussi exhorté les Français à dire «oui» à la Constitution européenne. «Les marchés commencent déjà à être nerveux par rapport à l'avenir de l'euro», a souligné notamment la présidente finlandaise Vaira Vike-Freiberga.

L'inquiétude est d'autant plus forte que le «non» pourrait bien gagner d'autres pays. Pour la première fois, un sondage de l'institut Maurice de Hond pour la télévision publique NOS donnait samedi le «non» gagnant aux Pays-Bas, alors que les précédents plaçaient le «oui» nettement en tête. Sur les 32% de Néerlandais ayant l'intention d'aller voter lors du référendum consultatif du 1er juin, 52% se disent contre la Constitution et 48% pour.

C'est dans ce contexte difficile que Jacques Chirac et Gerhard Schroder doivent se retrouver mardi à Paris à l'occasion du cinquième conseil des ministres franco-allemand. Dans l'après-midi, le président français et le chancelier allemand prononceront un discours à l'université de la Sorbonne.

L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin va également tenter jeudi soir sur France-2 de convaincre ses camarades de voter «oui» le 29 mai. Ce sera sa première intervention télévisée depuis son retrait de la vie politique, il y a trois ans.

Samedi, M. Jospin a déjà mis en garde les partisans du «non» au sein du PS, Laurent Fabius et Henri Emmanuelli notamment: «Tenir pour rien le vote des militants et s'affranchir de nos règles communes me paraît (...) davantage inspiré par l'individualisme et le libéralisme, stigmatisés par ailleurs, que par l'esprit collectif qui est le propre du socialisme».

Le camp du «non» cherche de son côté à minimiser les répercussions d'un éventuel rejet de la Constitution européenne. «Il existe bien un 'plan B' (...) Il y a même un plan C et D», a ainsi affirmé dimanche le député européen socialiste Henri Weber, assurant que les experts de Bruxelles avaient «anticipé depuis quinze jours un éventuel refus français».

Le débat se poursuivra lundi soir dans le cadre d'une émission spéciale sur France-3, réunissant le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier, François Hollande (PS), Dominique Voynet (Verts) et François Bayrou (UDF) pour le camp du «oui», ainsi que Philippe de Villiers (MPF), Marie-George Buffet (PCF), Olivier Besancenot (LCR) et Jean-Marie Le Pen (FN) pour le «non». Le président du Front national s'exprimera également dimanche lors du traditionnel défilé du FN à Paris pour le 1er mai.

Rentré de Chine, Jean-Pierre Raffarin tentera quant à lui jeudi, lors d'un séminaire gouvernemental à Matignon, de calmer le mécontentement suscité par la suppression du lundi de Pentecôte, décidée par le gouvernement pour venir en aide aux personnes âgées et handicapées.

Le Premier ministre fera le point avec ses ministres sur la mise en place de cette mesure qui menace de tourner à la pagaille. Le gouvernement exclut toujours de revenir sur cette décision, alors que six Français sur dix (61%) y sont opposés selon un sondage Ifop pour «Dimanche Ouest-France». AP

 


2005-04-22
Près de six Français sur dix voteraient NON le 29 mai

Selon le dernier sondage MarketTools pour Metro mené mercredi 20 avril, le non franchit la barre des 60%

Le non à la Constitution européenne est à son plus haut niveau depuis le 17 mars, selon notre sondage MarketTools- Metro , corroboré par un sondage BVA- L'Express . (REUTERS)

Record battu. Depuis décembre 2004, nous menons régulièrement cette enquête d'opinion avec les mêmes questions et le non n'a jamais été aussi haut. Déjà, le 15 mars, le non chez les citoyens sondés (via Internet) par Markettools atteignait 57,8%. A noter que notre sondage ne prend pas en compte les indécis.

C'est une photographie instantanée de l'opinion, certes, mais elle se révèle particulièrement représentative de la grogne présente chez certains électeurs ou de la mauvaise connaissance du texte sur lequel les Français vont devoir se prononcer.

Parmi les sondés, huit Français sur dix se disent mal informés sur le traité. Cette méconnaissance est constante malgré les efforts pédagogiques menés par les médias et par les hommes politiques. Ils n'étaient que 16% en décembre à se dire suffisament informés sur ce texte, ils sont à peine 19% aujourd'hui.

Cette tendance du non est confirmée dans d'autres sondages. Ainsi, le non l'emporterait avec 58% des voix, en hausse de cinq points en dix jours, selon un sondage BVA publié aujourd'hui dans L'Express . C'est son record depuis un peu plus d'un mois. Ainsi, seuls 42% des sondés voteraient oui, en baisse de cinq points par rapport au précédent sondage réalisé les 8 et 9 avril. C'est son plus bas niveau depuis le retournement de tendance qui s'est produit dans l'opinion le 17 mars dernier. Cette montée du non vient exclusivement de la gauche, où il progresse de sept points à 66%. Les électeurs du PS sont notamment 62% à déclarer qu'ils voteront non (+5 points).

La position du PS mal identifiée
Ce refus est d'ailleurs pris en compte par l'opinion. Selon un sondage BVA- Le Figaro -LCI publié aujourd'hui, plus d'un Français sur quatre (27%) ne connaît pas la position officielle du Parti socialiste sur le référendum du 29 mai : 21% sont même persuadés qu'il appelle à voter non !

Quant à l'après-référendum, toujours selon ce dernier sondage BVA il sera sans surprise : si le non l'emportait lors du référendum du 29 mai, 72% des Français pensent que Jacques Chirac ne devrait pas démissionner.

Metro


Un sondage donne le "non" à 62%

Selon une étude de l'institut Market-Tools pour le quotidien Métro réalisée sur internet, il obtiendrait 62,3% des voix. Entre mercredi et jeudi, trois autres enquêtes avaient déjà confirmé la prédominance du "non" à la Constitution dans les intentions de vote. Les cotes de Chirac et Raffarin à la baisse.


Record battu pour le "non" au référendum sur la Constitution européenne qui, pour la première fois, passe la barre des 60%, avec 62,3% des voix, selon un sondage Market-Tools publié vendredi 22 avril par Métro.
En décembre, lors du premier sondage du même institut réalisé par Internet pour le quotidien gratuit, le "non" affichait 48% d'avis favorables alors qu'en mars suivant il s'établissait à 57,8%.
81,3% des personnes interrogées estiment par ailleurs qu'elles ne sont "pas suffisamment" informées sur le traité constitutionnel européen. En décembre dernier, ils 84% et 87,2% en mars.

Ce sondage a été réalisé su rinternet le 20 avril auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).

Entre 52% et 58%

Entre mercredi 20 et jeudi 21 avril, trois nouveaux sondages sont venus confirmer la prédominance du non dans les intentions de vote des Français.
Mercredi, une enquête réalisée par TNS/Sofres pour RTL, Le Monde, LCI, plaçait le non à 55% des intentions de vote, en progression de deux points, le oui recueillant 45% (-2).
Jeudi, Le Parisien/Aujourd'hui publiait un sondage CSA donnant encore le non en tête. Toutefois, en ne recensant que 52% des intentions de vote pour le non, soit une chute de 4 points par rapport au précédent sondage du même institut, cette enquête semblait marquer un début de renversement de tendance.
Quelques heures plus tard, cependant, une enquête BVA pour L'Express faisait état d'une progression de 5 points du non, le plaçant à son plus haut niveau depuis la mi-mars avec 58% contre 42% seulement pour le oui.

Non de gauche

En dépit des fluctuations du non, dans un sens ou dans l'autre, les partisans d'un rejet de Traité constitutionnel européen restent toujours majoritaires dans les sondages.
De même que n'évoluent pas les grandes lignes de force dessinées par les 21 enquêtes consécutives à pronostiquer la victoire du non depuis la mi-mars, tous instituts confondus.
Ainsi, le non reste fortement majoritaire dans l'électorat de gauche, et semble même s'y renforcer. Selon BVA, il gagne ainsi 7 points pour atteindre désormais 66% contre 34% pour le oui. Les sympathisants socialistes se prononcent à 62% pour le rejet du Traité (+5). Pour TNS Sofres, les électeurs de gauche se prononcent à 63% pour le non, dont 55% chez ceux du PS.
Parmi les électeurs de droite, le rapport de force reste favorable au oui avec 65% pour TNS Sofres et 58% pour BVA, qui relève même une progression chez les sympathisants UMP (+ 1 à 69%) et UDF (+5 à 66%).

La cote de Chirac à la baisse

Enfin, le taux d'électeurs indécis ou d'abstentionnistes potentiels reste élevé: ils sont 29% à ne pas exprimer d'intention de vote pour BVA, 28% pour TNS Sofres. Selon CSA, le taux d'abstention, de vote blanc ou nul serait de 43%.
Une semaine après son entrée en campagne, lors d'un débat sur TF1 avec 83 jeunes de 18 à 30 ans, le président Jacques Chirac ne semble pas avoir réussi à modifier significativement le jugement des Français.
S'il apparaît, selon une enquête BVA pour le Figaro et LCI également rendue publique jeudi, comme la personnalité menant la campagne la plus active en faveur du oui, il voit sa côte de popularité s'effriter à nouveau, pour atteindre, selon BVA, son plus bas niveau de popularité (48%, - 2) depuis le printemps 2004.

Raffarin au plus bas

Selon Jérôme Sainte-Marie, directeur de BVA Opinion, le chef de l'Etat enregistre une augmentation des jugements négatifs parmi les catégories les mieux disposées en faveur du oui, comme les plus diplômés et les cadres (+ 7 points d'opinions négatives).
Quant à son Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, qui a lancé jeudi depuis Pékin un appel à aller voter le 29 mai, trois ans jour pour jour après le premier tour de la présidentielle qui avait vu Jean-Marie Le Pen devancer le Lionel Jospin, il continue sa descente dans l'impopularité.
Avec 28% seulement de bonnes opinions, contre 64% de mauvaises, il est lui aussi à son plus bas niveau depuis 3 ans, à l'exception d'avril 2004. (avec AP)