A
la question " selon vous, qu’est-ce que
l’école doit apporter aujourd’hui en priorité aux enfants ?
", un parent sur deux estime que les enfants doivent être
préparés à la vie professionnelle, même si la culture générale
et l’apprentissage de la vie en société leur apparaissent
comme des éléments importants. Cette préoccupation n’étonne
pas, quand on sait que le niveau de chômage, la qualité de
l’emploi et les salaires sont des sujets d’inquiétude. De
manière générale, les réponses apportées par les parents ne
diffèrent pas de celles du reste des Français, exception faite
du respect de la discipline dans la classe, qui est considéré
comme prioritaire par l’ensemble de la population.
Dans
l’idée des familles, la taille des classes (58 %) et les
parcours scolaires individualisés, adaptés au niveau et à la
capacité des élèves (57 %) sont des clés pour intéresser les
enfants et leur donner l’envie d’apprendre. Encore une fois,
la préparation à la vie professionnelle occupe une place
importante (39 %), bien plus que " l’ouverture
de l’école sur l’extérieur ", qui ne semble qu’à
9 % des parents d’élèves un moyen d’intéresser les élèves.
Les parents font peu de remarques concernant les programmes ou les
méthodes pédagogiques.
Rien
ne vient donc confirmer l’idée que les parents souhaitent
revenir à un lire-écrire-compter. Il y a en revanche une
confiance et une satisfaction relativement importantes dans
l’institution scolaire. Mais, selon Marie Duru-Bellat,
enseignante-chercheur à l’Iredu (Institut de recherche sur l’éducation)
cela montre aussi que " les enseignants évoluent
en circuit fermé ", et que les débats internes à l’école
concernent peu les parents, qui n’ont pas forcément les clés
pour décoder les méthodes et les programmes. D’ailleurs, 60 %
des parents estiment que les enseignants sont bien formés, 37 %
pensent le contraire. Ce que les parents souhaitent des
enseignants à 60 %, c’est une attention particulière portée
à chaque enfant, ce qui rejoint l’idée des parcours
individualisés. Ils veulent aussi à 51 % que les professeurs
sachent intéresser les élèves aux disciplines qu’ils
enseignent, et à 49 % qu’ils fassent respecter la discipline
dans leur classe.
Pour
Philippe Meirieu, directeur de l’IUFM de Lyon " ce
que les parents nous disent, à travers ce sondage, c’est que
l’ascenseur social est en panne. " Cette préoccupation
constante de la préparation à la vie professionnelle pose pour
lui la question de " l’image de la réussite
que les adultes renvoient, aujourd’hui, aux enfants. "
*
Enquête TNS-Sofrès pour le Pèlerin magazine, réalisé sur un
échantillon de 1000 personnes, dont un tiers de parents.